Dans la série des vieux albums incontournables voici rien de moins qu’une référence du rock alternatif, un album , AnthologiK, à conserver et à chérir pour très longtemps encore.
Jane’s Addiction est un groupe culte et pourtant, avant sa reformation en 2003, le groupe n’avait sorti que 3 albums et ne justifiait que d’une carrière aussi éphémère que marquante.
Il est vrai que JA comptait (le groupe est à nouveau séparé aujourd’hui malheureusement) dans ses rangs deux futures figures du rock alternatif, Dave Navarro (qui tiendra le poste de guitariste chez les Red Hot Chili Peppers) et Perry Farrel leader ô combien charismatique et intriguant, très féru d’art et pas avare de provocation (accessoirement Perry Farrel sera à l’initiative de la création du célèbre festival de rock indépendant le Lollapalooza).
A la fin des années 80, en ayant alors sorti qu’un album live éponyme, le groupe s’est déjà bâti une si solide réputation, que les maisons de disque vont se battre pour le signer. C’est finalement Warner qui remportera l’affaire et sortira le premier véritable album studio du groupe Nothing’s Shocking, en 1988. Ce premier très bon album n’est cependant qu’un avant-goût du phénoménal Ritual De Lo Habitual deuxième et dernier (avant le retour du groupe pour Strays en 2003) album du groupe sorti 2 ans après, pendant l’été 1990.
Mélangeant savamment métal, rock et folk, le groupe accouche d’un album qui ne compte pas un titre faible et contient surtout 2 des titres les plus marquants du rock alternatif. Pas rien pour un seul album…
Ce qui fait décidément la force de cet album est sa capacité à varier les effets, et à proposer de la musique très diverse mais toujours très réussie. On aura donc droit à des titres rock plutôt rentre-dedans et directs, voire entêtants comme les excellents “ Stop ! ” , “ Ain’t No Right ”, “ No One’s Leaving ” ou l’hymne “ Been Caught Stealing ”. Le milieu de l’album marque cependant une rupture assez nette, tant dans l’esprit que dans le ton. Juste après le léger “ Been Caught Stealing ” et ses 3 minutes 34 de bonne humeur, on se heurte à “ Three Days ” titre magnifique aux allures progressives s’étirant sur 10 minutes 48. Défiant les lois du genre, le groupe se permet alors de délivrer une prestation proprement incroyable sur ce titre dont les presques 11 minutes passent au final en un clin d’œil. L’ambiance est alors beaucoup plus mélancolique, magnifique même, portée par la voix superbe mais si particulière (très aigue) de Perry Farrel et surtout par les parties de guitare extra-terrestres de Dave Navarro qui nous gratifie de plusieurs solos longs, intenses, et magnifiques !
Ce titre, 10 ans après que je l’ai découvert, me hérisse encore les poils du corps lorsque je l’entends. C’est peut-être LE titre ultime à garder dans le rock alternatif des années 90.
Certes ce titre justifie à lui seul l’achat de l’album, mais n’allez pas croire que la suite se révèlera décevante : “ Then She Did… ” poursuit en effet dans la même veine “ progressive ” de “ Three Days ” pour 8 minutes 18 de pur bonheur, dans la même ambiance de ballade mélancolique. A tel point qu’on peut considérer les presque 20 minutes des 2 pièces comme les pierres angulaires de ce disque remarquable.
A peine remis, vous serez soumis à “ Of Course ” qui change là encore de ton, avec son violon tzigane et la voix lancinante de Farrel, qui vous dépayseront et vous emporteront loin d’ici.
“ Classic Girl ” vient clôturer le bal en beauté, titre tout simplement splendide, encore une fois mélancolique (format ballade), écrit pour la fiancée de Farrel.
Si Jane’s Addiction est devenu un groupe mythique fort de seulement 2 albums (studio), il n’y a pas à tergiverser 4 heures sur la raison de cet état de fait. C’est bien que ce Ritual De Lo Habitual est clairement un album de génie, un véritable coup de maître qu’aucun de ses protagonistes ne parviendra jamais à égaler que ce soit Farrel avec son sympathique Porno For Pyros ou Dave Navarro avec les RHCP, ou encore tous ensemble pour la réunion (de courte durée) du groupe en 2003 qui donna naissance à un néanmoins très bon Strays.
Indispensable et référentiel des années 90, au même titre qu’un Nevermind de vous savez qui…
- stop
- no one’s leaving
- ain’t no right
- obvious
- been caught stealing
- three days
- then she did…
- of course
- classic girl
Chronique très sympa et belle rubrique.
Je trouve de mon côté ce disque très bon mais cette rupture entre les premiers compositions très -trop -rock (pas si éloignées des RHCP époque « Mother’s Milk ») et les dernieres compos psychés, font que l’album est trop decousu à mon gout.
Je lui préfère « Nothing’s Shocking » peut être plus coherent mais c’est surtout avec ce disque que j’ai découvert Jane’s Addiction et ça joue beaucoup.
J’ai beaucoup aimé Porno For Pyro de Perry Farrel qui a porposé 2 albums très differents mais également réussi.
Album commandé pour une bouchée de pain sur un market place d’amazon….on verra bien ;-)