Nom bidon, pochette assez moisie, on aurait presque envie de passer rapidement à autre chose si l’on se fiait aux apparences concernant les danois de Vola et leur premier album Inmazes. Mais heureusement la qualité de la musique du groupe convaint rapidement même si l’entame très meshuggienne sur « The Same War » est tout de même assez trompeuse.
Trompeuse car Vola n’est pas qu’un groupe de djent de plus, même si la base est là évidemment et que les polyrythmies syncopées sont au rendez-vous. Mais les danois ont la bonne idée de miser sur la mélodie avant tout. On est donc loin des ???? ou Vildhjarta qui abordent le djent dans sa version la plus dure, c’est à dire la version la plus proche de Meshuggah en fait. Même Periphery dans ses moments les plus violents est loin de Vola, mais peut être comparable sur sa facette la plus douce.
La force de Vola tient à mon sens dans son chanteur dont le registre clair le rapproche de celui de Dredg (souvent) ou en poussant un peu celui de Devin Townsend (rarement). Une bien jolie voix en tout cas (et qui a le mérite de ne pas sonner juvénile contrairement à la voix -claire- horripilante du chanteur de Periphery par exemple), utilisée à 95% en clair, les quelques rares passages hurlés étant là pour accentuer simplement quelques montées en tension, par ailleurs bienvenues.
L’album ne manque pas de moments forts, et la vision de Vola plus apaisée mais efficace du djent fonctionne très très bien avec ce petit côté prog dans certains développements même si les titres ne sont jamais très longs (avec quand même plusieurs titres entre 5 et 7 minutes). Le groupe sait aussi faire disparaître ses influences djent / metal comme sur la douce balade « Emily », 3 minutes de pureté aérienne.
Une influence majeure de Vola semble d’ailleurs être également Devin Townsend, car en dehors des influences djent évidentes, on retrouve ce goût pour les mélodies aériennes si chères au canadien surtout depuis quelques albums, à l’instar de ce « Gutter Moon » très réussi. Du coup, les chiens ne faisant pas des chats, Vola s’inscrit finalement dans le sillage d’un Textures dans son versant le plus mélodique. J’en ai fini avec le jeu (fatigant) des comparaisons…
Le groupe sait aussi utiliser les éléments modernes comme quelques touches d’électronique savamment distillées et utilisées avec parcimonie, à l’image des éléments quasi dubstep qui ont cours pendant quelques secondes sur « Your Mind is a Helpless Dreamer ».
C’est la conjonction des influences et des approches qui rend cet album intéressant à mes yeux et qui l’éloigne de la meute de suiveurs qui sévit dans le djent, un genre qui ne m’intéresse que bien rarement…
Inmazes est donc un très bon album et représente un démarrage prometteur pour nos amis scandinaves qui ont en outre le bon goût de proposer leur album en « name your price » sur Bandcamp en attendant une sortie physique qui se profile apparemment.
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Tracklist :
1. The Same War 05:10
2. Stray The Skies 04:13
3. Starburn 06:05
4. Owls 05:51
5. Your Mind Is A Helpless Dreamer 05:21
6. Emily 03:01
7. Gutter Moon 03:55
8. A Stare Without Eyes 04:58
9. Feed The Creatures 05:37
10. Inmazes 07:29
Très jolie découverte. C’est vrai que la voix fait penser à Gavin Hayes… toujours est-il que Vola a réussi un très chouette mélange de rythmiques Djent et de compos progressives presque Pop-Rock comme ont pu le faire Oceansize ou Karnivool.
Un mariage des genres qui me va très bien !