darkantisthene :
Posons immédiatement le probable intérêt de cette chronique : il ne s’agit que de tourner les projecteurs vers un album qui est salué dans les milieux autorisés à ce qui est sans doute sa juste valeur : un GRAND album.
Je ne pourrai pas replacer la démarche des allemands de Sylvan dans une perspective plus large que celles de mes connaissances en la matière. Ce Posthumous silence est peut-être une repompe éhontée d’un album datant des 70’s, y’en a peut-être 10 par an comme lui – vite des noms alors, n’hésitez pas à m’appeler jour et nuit ! -, bref c’est un point de vue de novice que j’offre ici. Je pense pourtant n’avoir pas trop de merde dans les oreilles et ne crains pas trop de déchaîner la la vindicte populaire en affirmant avoir affaire ici à un prétendant sérieux au titre d’album de l’année.
Du genre ? Oui du genre, bien sûr, mais également de mon classement personnel à moi que j’ai.
Comme souvent dans le prog, on a affaire à un concept-album. Ce qui suppose, pour pleinement s’imprégner de l’atmosphère, de ne pas dissocier les titres d’une oeuvre qui se veut la quintessence d’une multitude d’atmosphères et de sentiments ayant un fil conducteur « scénaristique ». En l’occurrence, il s’agit d’une jolie histoire, celle d’un père qui découvre après la mort de sa progéniture les états d’âmes de cette dernière dans son journal intime.
Concept album rime souvent avec indigeste et décousu (même si « bum », « geste » et « su » ne riment mais passons sur les détails voulez-vous). Ici tous les écueils sont pourtant évités : pas de morceaux tiroirs desquels on ne ressort que désorienté (malgré un « Questions » on ne peut plus progressif), pas d’envolées interminables et pompeuses (bien qu’on l’évite de peu, je trouve, sur les dernières secondes de « Pane of truth » qui vire B.O.F.), pas de mauvais intermèdes qui viennent, mal placés, plomber une dynamique naissante. Tout s’imbrique à merveille.
Les maîtres-mots tout au long de cette heure me semblent être grâce et délicatesse : les solis cristallins et tout en finesse de « Pane of Truth », « The Colors Changed » ou de « Questions », le clavier qui sait se faire intime sur la plupart des intermèdes (notamment le sublime « Bequest of Tears ») et évidemment la voix… cette voix bon sang ! Quelle maîtrise technique alors que le chanteur avoue n’avoir jamais pris de cours de chant, c’est proprement écoeurant pour tous postulants silencieux à la Star’Ac ! On est transporté par les montées en puissance qui mettent à mal la gestion du souffle (« The Colors Changed »), les phrasés modernes, hargneux (« In chains », « Forgotten virtue ») ou plus murmuré (« Questions ») qui assurent un frisson à chaque voyage qu’on voudrait perpétuel et savent ne pas tomber dans le travers des prouesses techniciennes – c’est-à-dire inhabitées.
Bref ce Posthumous silence transporte, émeut, s’impose.
Z’en pensez quoi père Joss ?
joss :
Que du bien ! Comment ? il faut développer ? Bon et bien allons-y, tout en essayant de ne pas faire trop de redite avec votre belle chronique qui reflète déjà bien mon opinion sur ce disque. En revanche, d’album de l’année je ne parlerai pas. Mais d’un des albums de l’année oui, sachant que celle-ci commence à être bien fourni en matière de disques dignes d’intérêt. Non le Marbles de Marillion et les deux premiers Riverside ne m’ont pas lancé dans une course à l’album de prog ultime mais il faut avouer que ce Posthumous silence est idéal pour prolonger le plaisir procuré par les albums précités. Tout comme mon collègue (qui est à l’origine de la découverte pour moi), je ne connaissais pas du tout ce groupe avant cet album, ce qui, comme dans pas mal de cas, est bénéfique pour aborder certains disques. Aucune attente particulière, aucune référence à un album passé, enfin bref un terrain vierge pour laisser ses émotions jaillir.
Que l’on soit clair, ce disque ne révolutionne rien, n’est pas d’une originalité à toute épreuve et ne sera pas le choc de l’année, même pour le public prog. En revanche, il est personnel, travaillé, authentique et surtout très bon. Mené par la superbe voix de Marco Glühmann, le quintet bâtit de superbes titres à tendance progressive où les envolées poignantes de Marco (limite à arracher des larmes sur « Pane of truth ») succèdent à des soli de guitares chargés d’émotions. Il faudra plusieurs écoutes pour pouvoir appréhender les différents arrangements de cet album, très fouillé de ce coté là. Bidouillages électroniques discrets, samples de rires d’enfants par-ci, douce ligne de violon par-là, bref tout ce qui fait qu’un album dure dans le temps en évitant de tout dévoiler d’emblée. Malgré une durée d’une heure, celle-ci s’écoule sans longueur, grâce à des interludes et des titres liés entre eux qui font qu’à aucun moment nous ne sommes tentés de presser la touche stop. Définitivement une des bonnes surprises de l’année.
- eternity ends
- bequest of tears
- in chains
- bitter symphony
- pane of truth
- no earthly reason
- forgotten virtue
- the colors changed
- a sad sympathy
- questions
- answer to life
- message from the past
- the last embrace
- a kind of eden
- posthumous silence
Un peu trop de parties façon musique de films à mon goût, on dirait vraiment la BO de Prison Break mélangée à du prog. :)
J’y vois un coté Riverside mais pourtant j’aime pas des masses ce que j’en ai entendu. La kro me donne envie pourtant… A retenter plus tard, peut-être.
Je serais plus de l’avis de Joss , c’est plus une « bonne surprise » qu’un grand album pour moi. Enchant Threshold , ou les Flower Kings sortent des albums aussi bons tous les ans :) (en voilà des noms)
Voir du coté de Spock’s Beard ou de Pain Of Salvation pour du progressif qui m’intéresse vraiment pour ma part …
j’ai écouté, sur tes suggestions, enchant et threshold et je trouve ça largement en-dessous : la comparaison sur le plan vocal et émotionnel est limite hors de propos ; quelques titres sympas mais sans plus
quant aux flower kings, je m’excuse, mais faut m’expliquer le rapport entre le prog et « djobi, djoba » quand même !!
Juste écouté quelques extraits, m’a l’air très interessant… Par contre les Flower Kings, c’est pas du prog mais de la musique d’ascensseur… :p
D’ascenceur de gratte ciel alors vu la longeur des morceaux. (pour les Flower Kings, ecouter les anciens , pas les récents qui ne sont que de la redite).
J’ai réécouté depuis mon précédent avis, et c’est clair que c’est un album très correct.