Le rock progressif, c’est bien connu, c’est plutôt une histoire et une affaire anglaise. Les champions hors catégorie s’appellent Pink Floyd, Yes, King Crimson ou encore Porcupine Tree, bien que dans une veine plus moderne que leurs ancêtres.
Alors lorsque ce sont des polonais qui s’y frottent, on peut se demander si le résultat sera à la hauteur. Puisque le prog semble être un savoir-faire anglais, il est peu probable qu’un groupe provenant de l’est fasse aussi bien en imposant sa marque de fabrique.
Et bien on peut dire que ça tombe bien car Riverside ne veut pas sonner autrement que anglais. Et en effet pour être british ça sonne british : leurs influences sont claires et nettes, on peut presque facilement imaginer Porcupine Tree fricoter joyeusement avec Pink Floyd bien que les ombres de Opeth (or on connaît l’impact qu’a eu le rock progressif sur la bande à Akerfeldt), d’Anathema (même chose) ou même de Tool (euh…idem) ne soient jamais très loin non plus.
Mais ce qui tombe bien aussi avec nos polonais c’est que, bien qu’étant largement influencés par les Maîtres du progressif, cela ne les a guère empêché de passer outre et sonner personnel. Ce qui, il faut le dire, est franchement très fort. Car là où on pouvait s’attendre à un mélange mièvre et sans âme des ingrédients composant la marmite, on se retrouve avec une excellente mixture fraîche et bien épicée qui est loin d’avoir tourné au vinaigre. Ce qui est aussi étonnant avec nos amis, c’est que leur passé se situe carrément dans le death metal, le doom, et même le black métal à l’idéologie plus que douteuse d’ailleurs… Reconversion totale et changement radical de la direction musicale à suivre, donc.
Second life syndrome est le 2ème album du groupe, qui fait suite à un premier album remarqué et remarquable, sorti en 2003, ainsi qu’à un ep sorti début 2005.
La recette ayant fonctionné à merveille sur leur premier méfait discographique, ils la réappliquent pour un résultat où la prise de risque est quasi nulle mais où le résultat est une fois de plus hautement réjouissant.
Le premier titre, qui fait office d’intro, est une pièce toute en douceur qui amorce excellemment ce que sera la suite, c’est-à-dire un titre de près de 9 minutes où riffs progressifs, solis inspirés, nappes de claviers et les remarquables vocaux de Duda s’entremêlent. Ensuite arrive la balade, touchante, là où d’autres groupes du « genre » se seraient vautrés dans le mielleux, le niais, Riverside fait assurément mouche dans cet exercice périlleux. Tout au long de l’album, le bassiste chanteur Duda se montrera particulièrement inspiré, ses lignes de basse sont présentes et fort bien exécutées, et ses vocaux empreints de mélancolie et de rancœur (il n’hésite d’ailleurs pas à utiliser la hurlante, chose qui fait d’ailleurs son effet et renforce le caractère émotionnel des titres) sont une caractéristique importante de l’identité groupe, voire indispensable.
Le titre éponyme possède de très bons moments mais souffre assez étonnamment de quelques longueurs et certains enchaînements, même si fort bien exécutés, manquent peut-être un peu de teneur émotionnelle, et présente ses schémas un peu trop classiques et on aurait aimé que son quart d’heure soit amputé de quelques minutes. Rien d’alertant cependant, cela n’en fait pas pour autant un titre dispensable, loin de là, les vocaux et solis étant une fois de plus réalisés avec brio et sauvant le titre de la noyade.
Heureusement, la suite de l’album reprend du poil de la bête et le combo se montre plus efficace et direct (notamment sur les plages 5 et 6, plus agressives), là où ils s’égaraient quelque peu dans le démonstratif sur la pièce charnière de l’album. L’instrumental « reality dream III » qui fait suite aux deux premiers chapitres présents dans le premier album du groupe, out of myself, arrive à point nommé dans l’album, car marque une respiration nécessaire avant d’enchaîner sur l’autre titre fleuve de l’album. A la différence du titre éponyme, ce dernier ne possède aucune longueur et ses 11 minutes au compteur paraissent en faire la moitié. Il s’agit à l’évidence l’un des titres phares de l’album. L’album se clôt en beauté par le titre « before », tout en mélancolie, sombre douceur et rage contenue, et fait guise, de par son titre, de réponse conceptuelle à l’introduction du disque, j’ai nommé « after ».
Riverside a réalisé là un bien bel album, qui comblera à coup sur les amateurs de rock progressif dans sa forme moderne, notamment ceux qui apprécient les derniers travaux du groupe de Steve Wilson. Ils s’imposent avec ce « second life syndrome » comme un groupe aventureux, à la forte identité, et devraient à l’avenir bénéficier d’une exposition plus en rapport avec les qualités du groupe, à savoir un talent de composition hors pair et un savoir-faire mélodique indéniable. Un disque rafraîchissant, excellemment réalisé et à l’impact émotionnel et mélodique certain.
- after
- volte-face
- conceiving you
- second life syndrome
- artificial smile
- i turned you down
- reality dream iii
- dance with the shadow
- before
oh bah chuis justement en train de l’écouter dis donc !!
ils confirment leur talent qui sautait à la gueule avec out of myself!
bon sinon puisqu’on cause de rock prog heu… MARBLES de MARILLION bordel à dercheeeeeeeeeeeeeeee
Je confirme, excellent matériel
et le premier est non moins excellent …
Je suis d’accord, la chro m’a donné envie de me replonger dessus, j’avais trouvé ça chiant au 1er abord mais il y a vraiment du très bon sur cet album. J’aime beaucoup les riffs prog bien speed des morceaux les plus énergiques, ça groove.
ah ben voilà :-)
Pochette de Travis Smith nan ??
Absolument oui, la belle cover est de Travis Smith.
Absolument oui la cover est de travis Smith, et la basse est au oubliette!!!
Yan, et Oli. ;-)
En relisant la chro, je voit qu’un EP est sortit entre les deux album… qui sait ce qu’il vaut ?
Très bon, très bon ^^ !