Ravagé, détruit. C’est en tout cas ce que signifie Hävitetty, titre du nouvel opus des finlandais de Moonsorrow qui s’offre à nous en ce début d’année. Et que voilà un album ambitieux de pagan/viking metal, qui succède au magnifique, à l’éblouissant Verisakeet…
Pourquoi ambitieux ? La réponse tient en quelques mots : 2 titres, 56 minutes. Le groupe poursuit son objectif de délayage (rien de péjoratif attention, en tout cas à ce stade) de ses ambiances et de ses mélodies, travail déjà amorcé avec Verisakeet, au travers d’épopées mélodiques toujours plus épiques et toujours plus longues.
La recette n’a donc pas fondamentalement changé : des ambiances magnifiques fortement empruntes d’une vertu contemplative d’écoute et d’immersion dans la nature. Les amateurs du groupe et notamment du grand frère, seront immédiatement en terrain connu. On retrouve cette noirceur, atténuée et mise en beauté par la présence d’instruments folk comme la guimbarde ou l’accordéon, qui confortent l’attachement du groupe pour le folklore de son pays et nous transportent à leur écoute.
« Born Of Ice, Stream Of Shadows » (« Jäästä Syntynyt/Varjojen Virta » en finlandais) s’étend sur près de 30 minutes, et prend plus que le temps d’installer ces ambiances, dans des développements qui sont plus que jamais proches de ceux qu’on peut trouver dans le rock progressif. Montées en douceur, explosions de rage black metal, apaisements cajolants, passages folk de toute beauté. « A Land Driven Into The Fire » (« Tuleen Ajettu Maa » pour les puristes) est tout aussi juste, tout aussi convaincant, et s’inscrit pleinement dans la ligne de cette même formule que les finlandais semblent aujourd’hui maîtriser sur le bout des doigts, arrivés au sommet de leur art qu’ils semblent être.
Album fabuleux donc, achat indispensable ?
Oui mais… Quelque chose me retient de m’extasier. Bizarre car chaque écoute procure immanquablement son lots d’émotions et de bonheur, mais quelque chose semble pourtant coincer, manquer… Me voilà bien empêtré car assez peu à l’aise avec… mon malaise. Tout ce que je peux dire c’est que le concept des 2 titres fleuve ne me parle visiblement pas, ne me correspond pas. C’est que la formule exige de l’auditeur une capacité à s’abandonner sur le long terme, ne pardonnant pas la moindre absence ou baisse d’attention…
C’est donc un album exigeant, et qui me semble malgré tout, même abstraction faite de cette longueur, moins satisfaisant que ne l’était son prédécesseur. Car, toute injuste que soit mon opinion, je n’arrive pas à m’empêcher de penser parfois qu’en lieu et place de 2 morceaux fleuve, nous aurions pu en avoir 5 ou 6 à l’efficacité renforcée car plus concentrée sur les moments forts.
En clair et sans décodeur : cet album est excellent c’est indéniable, son impériale beauté est sans conteste. Peut-être s’emparera-t-il de votre âme, comme il n’a pas réussi à s’emparer de la mienne… De mon côté en effet, je crains qu’il aille vite prendre la poussière et que mon choix se porte irrémédiablement vers Verisakeet lorsque le besoin urgent d’un voyage dans les forêts finlandaises se fera fatalement et (je le sais) régulièrement sentir…
Ah! Injustes ressentis et tourments de la subjectivité!
- jäästä syntynyt/varjojen virta
- tuleen ajettu maa
Allez +1 pour faire original. Y’a pas photo avec ‘Haaska » ou « Pimea » de l’album précédent.. dommache.
une fois de plus du bon Moonsorrow, j’ai juste été rebuté un peu au début par les 2 très longs titres :-)
« je n’arrive pas à m’empêcher de penser parfois qu’en lieu et place de 2 morceaux fleuve, nous aurions pu en avoir 5 ou 6 à l’efficacité renforcée car plus concentrée sur les moments forts » : tout pareil, mais excellent disque quand même
Leur meilleur, ya pas photo!
C’est avec cet album que jai découvert ce groupe et je dois dire que cela ne m’a pas du tout déçu. Les ambiances sont magnifiques. J’ai pris un risque en achetant ce disque…celui de peut-être me lassé de ces deux long titres mais je ne le regrettent pas du tout. Excellent.
Je pense que c’est le meilleur de Moonsorrow. Et un des meilleurs Cds que je possède. Absolument sublime, et jamais la longueur des titres ne m’a rebutée (j’ai l’habitude, étant un grand amateur de doom et de black ambient). Justement là est toute l’originalité et la difficulté de l’opus en question. Les ambiances doivent être extrêmement variées pour ne pas s’ennuyer, et oh que oui il y en a.
Ma préférence va légèrement à « Jäästä Syntynyt / Varjojen Virta », absolument superbe, et qui prend le temps de s’installer, avec ces bruits envoûtants, ces lignes de basse, la batterie monstrueuse, et la guitare qui apparaît réellement vers 6:00, ce riff à 12:30, le rythme parfois haché qui donne envie de headbanguer, cette voix back sublime, les passages acoustiques et folkloriques (17:00) d’une tristesse et d’une beauté qui me donne des frissons. Cette oeuvre est une hymne à la nature, et à cet extraordinaire pays qu’est la Finlande.
Mais je l’accorde, cet album reste difficilement accessible, car il demande une concentration hors normes pour être apprécié à sa juste valeur. Un conseil : écouter le dans votre lit, un soir où vous n’êtes pas fatigué, et ne faites rien à côté.
C’est un truc de malade le métal finlandais, entre Moonsorrow et Nightwish sa donne envie de voyager!!! En plus le finlandais, c’est une langue de sorcellerie magnifique!