Seul devant son PC, Ben Sharp enfile les riffs, programme des boites à rythmes plus vraies que nature depuis toujours, et publie le tout sur le net, jusqu’à s’être crée une petite notoriété avec sa musique à la patte bien reconnaissable.
L’album Beacons, sorti fin 2010, était déjà son 2ème album – sans compter 2 EPs – et ce fut celui d’une certaine consécration, du moins au sein de la petite scène djent où il a toujours fait figure d’outsider, avec un son bien particulier mariant les ambiances du post rock avec le gros son et les riffs complexes du metal progressif.
Prolifique, le geek compositeur de chambre à coucher a sorti depuis 2 albums en 2011 et un en 2012, les 3 étant assez décevants car s’éloignant du son original qu’il s’était forgé pour un registre post rock plus classique bien fait mais assez convenu.
Subsume marque le retour de Cloudkicker vers le style de Beacons, les grosses guitares sont de nouveau de sortie (et un son saturé hyper massif sur certains passages), mais l’expérience des dernières années aussi, avec en résultat un post-rock avec de gros riffs complexes rythmiquement, comme si Russian Circles ou Isis avouaient un penchant pour Meshuggah.
Et c’est une nouvelle réussite du one man band. On est en terrain connu, c’est une suite logique de Beacons, mais c’est juste magnifiquement fait et enregistré, bourré de bonnes idées, sa musique est juste belle, que ce soit dans les envolées riffues, les grosses nappes de saturation massive ou les périodes de calme paisible.
Au niveau de sa construction, l’album est sans queue ni tête, 4 longs morceaux qui n’en sont pas vraiment, plutôt une longue épopée passant par diverses ambiances. Les noms des morceaux à rallonge, l’intro qui commence au bout de 4 minutes de bruit blanc et le découpage hasardeux des pistes sont autant de symptôme d’une envie de concept arty pas vraiment utile, mais qu’importe, ça fait plaisir de retrouver Cloudkicker à son plus haut niveau.