Second album paru chez Sick Room records, Bear Claw nous replonge au cœur des 90’s. Je vous rassure de suite, nulle nostalgie, nul passéisme n’est à déplorer. Simplement lorsque l’on vit dans les zones désindustrialisées du sud de Chicago, tels que le batteur/chanteur Scott Picco et le bassiste Rob Raspolich, il y a des chances – qui ressemblent bien plus à de fortes probabilités – pour que l’inspiration s’empare de ce contexte. Ici s’arrêtera mon analyse situationniste de comptoir. Simplement force est de constater que le son noise rock s’accorde à merveille de ce paysage urbain, froid et un rien déshumanisé. Et cette musique de jaillir de cet univers tel un cri. Alors pas étonnant qu’à l’écoute de ce Slow Speed : Deep Owls, on replonge au cœur des plus belles heures de cette scène qui animait l’underground de Chicago durant les 90’s voire même avant. La naissance de labels tels que Touch and Go ou bien encore Dischord en aura marqué plus d’un.
Mais Bear Claw, ce n’est pas que ça. C’est avant tout un trio composé de deux basses et d’une batterie se jouant bien évidemment des rythmiques mais aussi des mélodies pour parvenir à une musique équilibrée et intuitive, où l’on sent un travail d’écriture, un besoin viscéral de développer les thèmes, les ambiances pour une meilleure dynamique. Là où le précédent opus Find the sun se chargeait de faire table rase de la concurrence à grands coups de tempo rapide et d’un son des plus abrasifs, ici c’est la variété des morceaux qui marque les esprits et donne envie d’appuyer de nouveau sur Play une fois les derniers accords de Rudimentary understanding tombés dans le silence. La production n’y est certainement pas pour rien. Ayant été assurée par Steve Albini (et oui encore lui…) à l’enregistrement et au mixage et Bob Weston au mastering vous vous doutez bien qu’elle est impeccable et implacable. Les plus belles heures de Shellac, Unwound ou Thumbnail rejaillissent, inspirent Bear Claw. Mais ils se les approprient pour créer un style, leur style. Une basse ronde et rythmique, une basse plus noisy, deux voix – l’une en chant clair/spoken word, l’autre plus agressive voire hurlée- me faisant immanquablement penser à ce timbre si caractéristique du chant chez Fugazi et une batterie omniprésente, pas de doute Bear Claw possède cette force et ce charisme qui font de Slow Speed : Deep Owls une pièce de choix de votre discothèque noise rock. Et s’il était encore un doute de flotter au dessus de vos frêles épaules, sachez que Bear Claw se fendra d’une tournée européenne au moins d’avril 2008 et notamment en France pour plusieurs dates. Il sera alors tant de découvrir ou redécouvrir le son noise rock from Chicago et de surcroît un groupe sincère.
- slow speed : deep owls
- short but sweet
- distant apology
- stubborn agenda
- slippage
- by popular demand
- ask and you shall receive
- point a to point…
- embrace
- fragile end
- rudimentary understanding
J’aime bien pourtant c’est pas trop mon truc ce style, mais la les voix et les ptites mélodies sont vraiment cool ! A voir sur album, j’ai seulement écouté le myspace !