Phideaux – Doomsday Afternoon

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Style: rock-folk progressif symphoniqueAnnee de sortie: 2007Label: Bloodfish Music

Phideaux ; ce nom vous est probablement encore inconnu. Au premier abord il vous semblerait même ridicule avec sa prononciation rappelant une célèbre marque de nourriture pour chien. Pourtant il ne l’a pas inventé puisque c’est son nom. Phideaux Xavier pour être exact et PX pour les intimes. C’est d’ailleurs ainsi que Simone Simons s’adresse à lui sur un extrait du dernier Ayreon où nos deux chanteurs faisaient partie du casting de luxe pour le superbe 01011001 (se rapporter à la chronique parue il y a quelques semaines).

Outre-atlantique, d’où notre homme est originaire, Phideaux n’est pas un nouveau venu. puisque son premier album est sortit en 1992. Une petite pause de 10 ans, et en 2002 l’homme réapparaît enchaînant alors albums sur albums à raison de minimum un par an. Celui qui nous intéresse aujourd’hui est sortit en 2007 et se présente comme le second volume d’une trilogie entamée en 2006 avec l’album The Great Leap. La troisième et dernière partie de cette fable écologique devant sortir très prochainement.

Dans la grande tradition des concepts albums, le découpage des titres est très important. On retrouvera donc deux actes séparés chacun en 5 titres, des titres en deux parties, des titres se faisant échos (micro softdeathstar / microdeath softstar), ou carrément deux fois le même titre (Crumble, mais avec deux arrangement différents, encore heureux) et bien entendu son lot de thèmes récurrents et emblématiques. On passera sur les innombrables curiosités comme la durée de 66min59, les deux artworks sensiblement différents (le second étant au verso du livret intérieur) représentant les deux actes, titres clin d’œil à d’ancien albums. Il y a de quoi faire même si on est loin de Jadallys.

Mais parlons musique plutôt si vous le voulez bien. Si il y a quelque chose que le gars PX ne peut cacher c’est la forte influence du rock progressif anglais des années 70. Une influence qui se traduit par une certaine classe très british et ferait totalement oublié que l’auteur vit aux états-unis. Le plus par rapport à ses influences évidentes, c’est un coté symphonique très prononcé, et l’arsenal musical déployé montre un groupe qui se donne les moyens de ses ambitions. Outre les instruments habituels du rocks, vous pourrez entendre flûtes, orgue hammond, violons, contrebasses, trompettes mais aussi des tas d’autres choses assez difficile à définir précisément. Outre le son assez actuel, on se retrouve tout de même à faire un grand bond dans le temps (en arrière hein, je ne sais pas de quoi le futur sera fait). Phideaux ne cède pas aux modes actuelles qui consistent à durcir les guitares afin de sonner dans l’air du temps (je ne citerais pas de nom). Ici place aux compos, à leur mise en valeur, tout en prenant le temps de les faire évoluer. Tranquilement. Chaque intrument à sa place, au bon moment afin de laisser les émotions émerger. Avec Doomsday afternoon on est réellement plongé dans un livre de fables, un univers à part d’une richesse infinie. Car si il y a bien quelque chose de remarquable chez Phideaux, c’est ce soin apporté aux arrangements et aux mélodies. Un travail d’horloger en quelque sorte. De plus, bien qu’étant lui-même un chanteur aguerri, Phideaux n’hésite pas à céder sa place à d’autres. Différents chanteurs et chanteuses viennent alors seconder notre homme orchestre, que ce soit en lead ou en chœurs. Pour deux titres le chant principal est même confié à une chanteuse. De très beaux moments encore une fois, qui dégagent une très forte impression de mélancolie. Sur l’avant dernier titre, « Formaldehyde” c’est carrément en Irlande que semble nous faire voyager Phideaux tant le chant de la demoiselle, auquel s’adjoint le son d’une flûte, prend alors des accents de musique celtique. Mais le chant sait aussi s’effacer si besoin comme sur le second titre de l’album, « The doctrine of eternal ice part 1“, entièrement instrumental. Une courte pièce de trois minutes, battit autour d’une mélodie au piano à laquelle se greffe une fois de plus des arrangements divers et ravissants.

Le titre final est le point d’orgue incontournable de Doomsday (et écoutable sur la page Myspace du groupe), épique et majestueux, où la voix très personnelle de PX couplée à celle d’une de ses chanteuses est alors du plus bel effet. Le hit de l’album même si sa durée avoisinant les 15 minutes n’en fera jamais un tube dans le sens ou les radio l’entendent. Un grand final qui n’appelle qu’à appuyer sur la touche « repeat ».

C’est donc une très grande œuvre que nous a sortit Phideaux l’année dernière. Une Œuvre avec un grand “E dans l’O” qui ne mérite pas la belle indifférence qui lui est pour le moment accordée (il faut dire que l’album n’est pas distribué en France, ça n’aide pas, vous en conviendrez). Il vous est donné là une chance de vous rattraper, ne la manquez pas.

  1. micro softdeathstar
  2. the doctrine of eternal ice (part1)
  3. candybrain
  4. crumble
  5. the doctrine of eternal ice (part2)
  6. thank you for the evil
  7. a wasteland of memories
  8. crumble
  9. formaldehyde
  10. microdeath softstar
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5 Commentaires

  1. ellestin says:

    Oui le groupe ne recule pas devant une ambition musicale à pic, ca se sent dès la première note. On repense à des pièces d’un souffle et d’une envergure (Atom Heart Mother, Starless and Bible Black, Sun Symphonica…) qui s’étaient un peu perdus. C’est chouette une musique où on peut se déplacer autant de droite à gauche que d’avant en arrière. Malgré une réticence bénigne au niveau du chant, ca va être acheté en ce qui me concerne.

  2. Angrom Angrom says:

    Et bien il va falloir que j’écoute ça…

  3. Joss says:

    Depuis le temps que je le dis…

  4. Blackfield says:

    Très bonne chronique, Joss!
    Doomsday Afternoon est l’album que j’ai le plus écouté en 2007.
    Pour les personnes qui voudraient découvrir le reste de la discographie de Phideaux, je leur conseille dans l’ordre Chupacabras, Fiendish, The Great Leap, 313 et enfin Ghost Story.

  5. Salaï says:

    La voix fait un peu penser à Nils Patrik Johansson (chanteur de wuthering height). Sympa les titres myspace

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