Déjà la suite de l’excellentissime Fossil, un album qui aura marqué de son empreinte l’année 2022. Premier constat, le groupe n’a rien perdu de sa singularité concernant les artworks de ses albums, Eerie arborant à nouveau une pochette faite main qui en jette, comme celles des précédents opus. Après l’inquiétant magicien/nécromancien de Turkish Delights, puis le dinosaure de Fossil et le monstre à deux têtes du split avec Clegane, c’est donc cette fois une rencontre du 3ème type qui nous est proposée par les français sur ce 4ème album qui sort sur leur label fraîchement créé, Black Robes (qui était pour l’anecdote, le titre d’un morceau de leur premier album).
Et vu le niveau d’excellence des sorties précédentes du groupe, j’étais franchement trèèèès excité à l’idée de poser mes esgourdes sur ce tout nouvel opus. Jamais déçu jusqu’ici par Fátima je dois dire que ce Eerie m’a pourtant posé quelques difficultés cette fois-ci. Rien n’a changé drastiquement dans l’univers du groupe, mais peut-être que le tellement excellent « Miracle of the Sun » avait mis la barre un peu haut (tant il est clairement le meilleur morceau de l’album avec ses sonorités orientales dont on aimerait les voir s’emparer systématiquement), avec son refrain infectieux notamment. Des qualités qu’on ne retrouve pas forcément immédiatement sur le reste de l’album, qui a je dois bien l’admettre produit sur le scribe mélomane que je suis, un sentiment nouveau : celui de la déception. En tout cas à la première écoute.
Cette déception s’est en effet atténuée à mesure que les écoutes se multipliaient sans que je puisse complètement me départir de l’impression d’avoir affaire avec Eerie au moins bon album du groupe et au premier à ce jour donnant l’impression que le groupe n’a pas réussi à se surpasser pour proposer un meilleur album que le précédent, et qu’il commence au contraire à se répéter quelque peu sans avoir réussi à apporter quelque chose d’aussi percutant ou de nouveau (même si on pourrait trouver un petit côté Cure inédit au démarrage d' »Hypericum » qui vire au heavy doom sur la fin du titre). La faute sans doute à un songwriting que j’ai trouvé globalement un peu moins percutant (à l’exception de « Miracle of the Sun » vous l’avez compris) que par le passé. C’est qu’on devient exigeant en s’habituant à l’excellence…
Les nouvelles tentatives/écoutes se multipliant, j’ai fini par rentrer dans ce disque et à l’apprécier tout en restant un peu sur ma réserve et sans le porter aux nues pour une fois. Loin d’être un ratage, Eerie est un bon album mais il ne sera probablement au final pas celui auquel je penserai immédiatement lorsque l’envie me prendra d’écouter du Fátima (on verra dans la durée cela dit). Cela ne m’empêchera pas pour autant de continuer à suivre et à aimer ce groupe qui reste pour moi l’un des groupes français les plus originaux et intéressants de ces dernières années.
Tracklist :
01 – Ceremonies
02 – Ant Mill
03 – Miracle of the Sun
04 – Portuguese Man O’ War
05 – Cyclops Cave
06 – Hypericum
07 – Mosul Orb
08 – Three Eyed Enoch
09 – Blue Aliens Wear Wigs