Causa Sui – Free Ride

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Style: vintage stoner rockAnnee de sortie: 2007Label: Elektrohasch

Pour peu Elektrohasch serait le laboratoire rêvé pour Brice H. et ses tests ADN, histoire de vérifier les suspicions de consanguinité qui pèsent sur les groupes du label. Après Sgt. Sunshine et sa relecture amphétaminée d’Hendrix, les Danois de Causa Sui nous font en effet… du Hendrix, dans l’esprit et les rondeurs. Tout juste avec un groove plus nerveux que leurs sous-officiers de collègues. Non pas que ça nous gonfle. On a vu des scènes moins intéressantes donner dans la parthénogénèse accélérée pour moins que la popularité somme toute bien circonscrite dont jouit le rock rétro actuellement. Et comme le cœur y est au moins autant que la tête, on salue une fois encore une production épatante de vitalité et d’intelligence musicale sous le sceau du label bavarois. Free Ride s’aborde comme un road movie à la rencontre du fuzz tous azimuts. Après que le court et flâneur titre éponyme a déroulé une langue de voie express côtière bordée de palmiers, “Lotus” embraye et lâche les chevaux: riff lapidaire et limite racoleur, guitare amoureusement cuivrée, batterie martyrisée… Aucune fumisterie là derrière, Causa Sui perpétuent avec un remarquable à-propos la tradition d’un stoner débridé, baroque et fusionnel, festif sans être jamais démonstratif.

Le meilleur morceau de l’album, “White Sun”, crame le pavé en troisième position, boosté par un jeu de percussions varié et magnifiquement intuitif. La reverb y est baignée de sable et de soleil, les breaks et les enchaînements souverains, la magie infaillible. La basse tient le sous-œuvre sans en rajouter, l’orgue est une addition quasi obligée qui ne se refuse pas. Kasper Markus se faufile de couplet en couplet avec l’aisance que lui confèrent ses qualités de frontman naturel à la voix légèrement gravillonnée, doucement blasée, indiscutablement légitime pour le style. “Passing Breeze” renoue avec la virée longue distance et un langage purement sixties, moins joué, marqué par une section médiane faisant place à des sonorités tantôt bucoliques (flute), tantôt spatiales. Les grosses grattes resurgissent sur “Top of the Hill”, autre highlight à l’esprit d’abord proche de Monster Magnet avant de s’achever dans le plomb et un mid-tempo cher à Alabama Thunderpussy. “Flowers of the Eventide” est un interlude acoustique purement flower power que n’auraient sans doute pas renié Comus dans leurs moments de quiétude. On retourne enfin au garage sur “Newborn Road”, gigantesque capharnaüm de scène, hérité des soirs de Woodstock qui voulaient retenir la nuit derrière un nuage empourpré d’acide. C’est aussi le dilemme d’un tel album, qui se refuse presque toujours à tracer une ligne nette entre la structure et le jam. Un album quelque peu hors contexte en somme, dont la célébration appartient au corps et dont la postérité échappe aux lignes des magazines.

  1. free ride
  2. lotus
  3. white sun
  4. passing breeze
  5. top of the hill
  6. flowers of eventide
  7. newborn road
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Commentaire

  1. hipo says:

    Enorme ce disque !!!

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