Volbeat – Beyond Hell / Above Heaven

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Style: rock/metalAnnee de sortie: 2010Label: Vertigo

Jusqu’à il y a peu, mon intérêt pour Volbeat était sincère mais limité. J’avais jeté une oreille sur leur premier opus, The Strength / The Sound / The Songs, et apprécié l’originalité de la combo, mais sans crier au génie. Rock The Rebel / Metal The Devil avait confirmé cette impression que Volbeat avait réussi à mêler la puissance du metal et la pêche du rock’n’roll. Mais que voulez-vous ma bonne dame, l’eau coule en aval tandis que les sots filent en amont, aussi avais-je zappé ce groupe. C’est lors d’un voyage à Copenhague qu’il se rappela à ma mémoire, grâce à une vitrine placardée du dernier visuel de ce nouvel album. Ah tiens, ils ont sorti un nouveau truc… mais oui, c’est vrai qu’ils sont danois… allez, soyons fous, achetons ce Beyond Hell / Above Heaven, histoire de donner à cette acquisition un p’tit goût de souvenir, c’est toujours mieux qu’un magnet à l’effigie de la Mermaid à coller sur le frigo…

Retour au pays, valises béantes, sono à fond pour donner de l’entrain au rangement. Première ligne droite (intro, couplet, refrain), et me voilà avec la pantoufle qui claque, la tête qui dodeline, sur le point de siffler un air à peine entendu… pour l’entrain, pas de problème : on se prend à entonner des « yeah yeah yeah » et des « woh woh woh » tout en rangeant ses chaussettes. Constat évident, Volbeat n’a pas changé de recette, et propose toujours le même mélange explosif : des pépites au fort goût de rock’n’roll, enrobées d’un gros son bien gras, le tout dans une patte d’Ef moulant à franges et saupoudré de limailles de fer. Rien de nouveau sous le soleil danois, cette fournée de titres est sans réelle surprise pour qui a déjà remodelé sa banane au son du groupe, et pourtant cette fois la tête ne cesse de bouger et la langue de faire des nanana satisfaits ; un je-ne-sais-quoi appelle à la lecture et la relecture. Aurais-je raté quelque chose ? Pour en avoir le cœur net, je suis revenu sur leurs albums précédents. Nourri de ce nouvel élan sympathique, j’ai réécouté d’autres titres. Mais rien à faire, j’aime Above Hell / Beyond Heaven. C’est celui-là que je trouve top Fonzie, direct juste comme il faut, avec son lot de refrains à scander sous la douche et de gimmicks attachants. J’accroche à ces titres bien envoyés qui transpirent la saturation et la sincérité. Le groupe enchaîne des titres parfois évidents mais toujours fignolés, avec ce qu’il faut d’inspiration et d’énergie, de riffs et de mélodies, au service d’une efficacité et d’un plaisir d’écoute qui a fait ses preuves jusqu’à mon lieu de travail.

En général, je garde mes écouteurs bien vissés dans les oreilles, j’épargne et rarement sollicite le profane en ce lieu multiculturel qu’est le bureau. Pourtant un matin, je balançais Beyond Hell / Above Heaven à grand volume, histoire de nettoyer gentiment les conduits auditifs de mes collègues. La bonne surprise fût quasi immédiate. Après quelques mesures du premier morceau, certains se laissaient déjà aller à de petits head banging timides, à se taper les cuisses en rythme, le sourire aux lèvres. À peine plus tard, dans une hallucination prêtée à Ally MacBeal je les imaginais sur « A Better Believer » entamant une danse acrobatique entre la photocopieuse et la table de montage. Je jurerais même avoir entendu le refrain de « 16 Dollars » fredonné aux toilettes. La chose était étrange : j’avais réussi à faire découvrir et apprécier une musique musclée à la plèbe habituellement farcie des conneries télévisuelles et radio-putassières. Alors évidemment, à l’écoute du titre éructé par Barney de Napalm Death, un des invités de l’album, une vague inquiétude est passée sur certains visages, mais dès le refrain tout était oublié, je n’avais pas vu ça depuis ma dernière incartade au travail, lorsque j’avais obligé tout le monde à porter des chapeaux de cow-boy en écoutant « King Of The Rodeo » des frères Followill. Depuis ce succès, je monte le son de ma chaîne tous les dimanches matins afin de donner à mes satanés voisins du dessus le goût pour le Rock’n’Roll, avec l’espoir que d’une réception maladroite ils crèvent le plafond, histoire que je les achève.

Je l’avoue maintenant, un magnet de la mermaid a trouvé sa place sur le frigo de ma chère maman, faute de l’avoir prise en photo, cette garce étant partie faire la belle à l’Exposition Universelle de Shanghai. Malgré cette cruelle déception, je ne regrette pas d’avoir combattu vent et pluie afin de découvrir la capitale danoise, et je loue le hasard qui me colla le nez sur la vitrine de cette boutique de musique, et l’achat compulsif qui suivit. Cet album de Volbeat me renvoie aux brûlots de Danko Jones, des Hellacopters, de Motorhead, de tous ces groupes pour qui le Rock est une fête. Les bonnes ondes qui se dégagent de ce disque appellent à un partage qui va au-delà du cercle métallique. Sans renier ses influences (attention, le titre « Who They Are » peut contenir des traces de Metallica), ni sa discographie, Volbeat nous offre un album un peu différent, un peu plus tourné vers leurs influences rocka, un peu plus accessible oui, mais foutrement bon. Je ne sais pas quel impact cet album a eu sur les fans du groupe (Krakou, qui a chroniqué leurs albums précédents, m’a avoué sa déception devant le côté « radio-friendly » de l’ensemble), mais je suis certain du bien-fondé de ce nouvel opus. S’il n’avait pas sorti ce Beyond Hell / Above Heaven savoureux, le groupe ne serait resté pour moi que l’ auteur de la reprise rigolote « I Wanna Be With You » ce qui, j’en conviens maintenant, est terriblement réducteur. Volbeat est un groupe de Rock chaleureux qu’il faut compter parmi les meilleurs du genre et que j’aurais grand plaisir à voir en concert.

La version pêchée à Copenhague est un Digipack assez classe contenant le CD de l’album gonflé d’une piste bonus (l’excellent « Rebel Angel » et sa ligne de contrebasse sautillante) et de deux titres live, ainsi qu’un DVD live de très bonne qualité intitulé Return To Tilburg, débutant sur « A Warrior’s Call » pour ensuite piocher dans les précédents albums avec entre autres une excellente version de « Another Day, Another Way », ainsi qu’une reprise des Misfits (« Angelfuck ») qui ne fait pas tâche. Lars – 50% Guys 50% chicks in the pit is good – Ulrich ne me contredirait pas : Volbeat pourrait bientôt avoir suffisamment de notoriété pour faire s’écrouler quelques plafonds et bénéficier de passages entre les oreilles d’une plus large audience. J’ai survécu à ce phénomène dans les années 90, et je ne suis pas loin de m’en réjouir aujourd’hui, surtout avec des représentants aussi gentils et tatoués que Michael Poulsen. Le Rock est une gourmandise qui se partage, et avec mon cœur de rockeur, j’ai jamais su dire non.

  1. The Mirror And The Ripper
  2. Heaven Nor Hell
  3. Who They Are
  4. Fallen
  5. A Better Believer
  6. 7 Shots
  7. A New Day
  8. 16 Dollars
  9. A Warrior’s Call
  10. Magic Zone
  11. Evelyn
  12. Being 1
  13. Thanks
  14. Rebel Angel – Bonus Track
  15. Pool Of Booze, Booze, Booza – Live
  16. A Moment For Ever – Live
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2 Commentaires

  1. krakoukass krakoukass says:

    Vraiment du mal avec celui-là… Et pourtant j’adore les précédents. Mais ce dernier album est un peu trop radio friendly, moins metal, et globalement je le trouve moins réussi.

  2. krakoukass krakoukass says:

    En fait il est très bon je me suis planté. A priori c’est le précédent que je n’aime pas… Mais je vais réécouter des fois que je me sois encore planté…

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