Salome – Salome

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Style: doom / sludgeAnnee de sortie: 2008Label: Vendetta Records

Attention, voilà du lourd de chez lourd ! Le trio tout droit sorti de Fort Awesome en Virgine vient juste de sortir son premier album, et autant vous dire que c’est vos cages à miel qui vont en prendre pour leur grade.
Si vous êtes amateur de groupes tel que Bongzilla, EyeHateGod, Ramesses, Sourvein, ou encore Burning Witch, il y a en effet de fortes chances pour que vous vous laissiez ensorceler par le doom/sludge pratiqué par nos trois américains. Alors attachez vos ceintures et préparez-vous à embarquer pour un trip sombre et torturé qui, durant quarante quatre minutes, ne manquera pas de vous retourner la tête comme il se doit.

Le premier contact avec l’album se fait d’abord par le biais du magnifique digisleeve, dont le visuel s’inspire de la gravure de Jan Luiken, et qui représente la scène de la décapitation de Saint Jean-Baptiste. A ce moment là, pas besoin de vous dire qu’il faudrait être vraiment naïf pour s’attendre à des titres qui nous content la joie de vivre et la paix dans le monde.
C’est The vivification of ker qui ouvre les hostilités, en débutant par une courte intro durant laquelle on peut entendre quelques notes de guitare et un poste de radio qui grésille. Mais il ne faudra pas attendre bien longtemps avant qu’un riff titanesque ne résonne et fasse trembler vos murs, bientôt rejoint par une batterie rampante au charleston grand ouvert. Comme si l’ambiance n’était pas assez oppressante, c’est ensuite au tour de Kat (Agoraphobic Nosebleed) de faire son apparition au micro, et là encore, c’est du lourd. La demoiselle n’y va pas par quatre chemins et entre dans le vif du sujet à grand renfort de hurlements et autres bougonnements bestiaux des plus inquiétants, tout en démontrant une puissance vocale dévastatrice.
S’articulant principalement autour du même riff et toujours accompagné de cette rythmique pesante, le morceau amorce ensuite un bref virage dans des sonorités un brin plus rock n’roll – faisant par la même occasion office de véritable bouffée d’air frais – avant de ralentir à nouveau le tempo pour un final étourdissant.
On continue ensuite avec White tides, qui, du haut de ses neuf minutes, propose toujours cette atmosphère étouffante, mais offre tout de même quelques éclaircies mélodique ça et là. En effet, ce morceau est certainement le moins sombre de la galette, principalement grâce aux interventions du guitariste R. Moore. Certes discrètes, ces dernières permettent tout de même à l’auditeur de reprendre un peu son souffle entre deux attaques de médiator. Sur ce titre encore, Kat nous balance tout ce qu’elle a dans le bide et multiplie les growls, ainsi que des cris similaires à ceux d’un porcin se faisant égorger. Place ensuite à la face la plus sombre du combo avec le suffocant Black tides. Débutant pas un larsen vrombissant, ce titre est une véritable descente aux enfers rythmée par un riff gras et vicieux, ainsi que par la batterie massive de Deal. Une fois de plus, Kat nous offre une prestation ahurissante et beugle tout ce qu’elle peut, comme si elle était possédée. Tout simplement terrassant !
Mais vous n’êtes pas encore au bout de vos peines, car c’est avec un titre fleuve de plus de vingt minutes que le combo rebondit et clôt les réjouissances. Véritable trip malsain et hypnotisant, Onward destroyer est, en fait, divisé en trois parties.
C’est sur quelques notes de guitares inquiétantes que le titre débute et va, durant plus de treize minutes, se muer progressivement en une complainte angoissante rythmée par les growls de Kat, ainsi que par un jeu de batterie pachydermique. Puis le néant, juste un larsen qui résonne tel un encéphalogramme plat. Mais après une quarantaine de secondes, le combo revient de l’au-delà plus énervé que jamais en nous balançant un tempo bien plus nerveux, toujours accompagné par Kat qui se fait virulente à souhait en multipliant les growls et autres cris d’outre tombe. Alors qu’on secoue encore la tête machinalement de haut en bas, la pièce est à nouveau envahie par un long larsen qui nous mènera à l’épilogue de ce titre. Cette troisième et ultime partie est en fait un prolongement de la seconde et propose toujours cette même rythmique soutenue. Kat balance ses dernières cartouches en hurlant tout ce qu’elle peut, tandis que R. Moore maltraite ses cordes une dernière fois, avant qu’un silence salvateur ne s’installe.

Loin d’être le groupe le plus novateur au sein de la scène doom/sludge, Salome a pourtant le mérite d’avoir sorti un premier album fort prometteur qui risque certainement d’en séduire plus d’un.
Bien entendu, tout n’est pas parfait, mais l’ambiance générale qui se dégage de ces quatre titres arrive sans problème à gommer le petit côté répétitif de certains riffs, qui ont un peu tendance à tirer sur la longueur par moments. Mais bon, lorsque l’on sait que le combo ne possède qu’une gratte et une batterie, ainsi que la voix de Kat pour faire tout ce boucan, on leur pardonne aisément.
La force de frappe des compositions est d’ailleurs renforcée par une production aux petits oignons, qui ne manquera pas de mettre les membranes de vos enceintes à rude épreuve.

Au final, on se retrouve donc avec un très bon album qui comblera les amateurs de musique couillue et de sensations fortes. A la fois inquiétantes et envoûtantes, les compositions du trio ne vous laisseront pas de glace, et laissent entrevoir un fort potentiel pour les sorties à venir. Vivement la suite donc !

  1. the vivification of ker
  2. white tides
  3. black tides
  4. onward destroyer
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Commentaire

  1. MNML says:

    On aura connu plus frais et palpitant que Salome.

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