Eibon – II

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Style: sludge/doomAnnee de sortie: 2013Label: Throatruiner Records/Aesthetic Of DeathProducteur: Sylvain Biguet & Francis Caste

Trois ans après Entering Darkness, chroniqué en ces pages par mon collègue Krakoukass, revoici les parisiens d’Eibon avec un second album sous le bras. Ce dernier, sobrement appelé II, n’est étonnamment composé que de deux morceaux. Avant de hurler à la fumisterie, il est opportun de jeter un œil à la durée desdits morceaux, et là ça annonce du costaud puisqu’ils font respectivement 19 et 24 minutes !

Si cette annonce en a refroidi quelques uns, vous serez alors dans de parfaites dispositions pour vous envoyer ce II dans les esgourdes. The Void Settlers, premier monolithe de l’album, poursuit le boulot entamé par le groupe sur son album précédent. Son sludge-doom mâtiné de black metal installe une fois encore une ambiance déshumanisée grâce à sa science du riff plombé et aux vocaux quasi vomis du chanteur. Le son ayant été confié à la paire Sylvain Biguet (As We Draw, Revok, Comity…) à l’enregistrement (capté live s’il vous plait !) et Francis Caste (Kickback, Cowards…) au mix et mastering, autant dire que le duo a su comment rendre encore plus massive la noirceur suintant habituellement de la musique du groupe.

Curieusement, les 20 minutes de ce premier morceau passent plutôt vite. Il faut dire que les parisiens ont su structurer leur affaire et délivrer une ambiance captivante et plutôt oppressante bien que plus « atmosphérique » que par le passé, rappelant parfois du vieux Neurosis (période Souls At Zero). L’air reste relativement respirable grâce à des transitions bien amenées, effaçant toute once d’ennui. Les quelques bruitages/samples de films de guerre (que je n’ai pas réussi à reconnaitre malheureusement), thème de prédilection du groupe (ici la Première Guerre Mondiale) ajoutent un petit plus niveau sinistrose.

Elements Of Doom porte ensuite bien son titre. Ses 24 minutes sont peut-être un peu démotivantes au départ mais là encore, Eibon les fait se dérouler plus rapidement que prévu. Le boulot sur les différentes textures sonores est fascinant. On est plongé dans un univers poisseux, rampant dans une boue dégueulasse et en tentant d’éviter les chapes de plomb balancées par l’artillerie lourde des parisiens. Ceux-ci jouent même avec nos nerfs en envoyant un assaut blasté carrément black alors qu’on se remet à peine. Résultat, une fois le cessez-le-feu annoncé, on reste hagard sous la pluie battante accompagnée par une nappe mélancolique, sonorisant les ultimes minutes de cet album.

II est au final un album ambitieux et moins hermétique qu’il n’y parait au premier abord. Sous la glauquitude extrême s’extraient de vraies mélodies devenant de plus en plus perceptibles au fil des écoutes. Eibon impressionne une nouvelle fois par sa faculté à transformer la douleur en beauté.

  1. The Void Settlers
  2. Elements Of Doom

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Bandcamp (album en streaming)

beunz
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