Darkspace – III

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Style: black metal atmosphériqueAnnee de sortie: 2008Label: Avantgarde Music

Finalement le plus extraordinaire avec Darkspace, surtout au vu de l’engouement produit par l’engin, c’est le fait que personne n’y ait pensé plus tôt. Car à bien y regarder la musique pratiquée par le petit Zorgh et ses amis, pour toute exclusive qu’elle soit, ne requiert pas de compétence technique hors de portée de n’importe quel gratouilleux de niveau honorable doté du même équipement. Et surtout la recette fondamentale, depuis trois albums, en est absolument inchangée ! Alors où est le miracle ? Quel est l’élément catalyseur qui déclenche l’addiction ? Est-il vraiment nécessaire de se poser la question ? Depuis le début le groupe évolue dans un classique rapport de soumission totalitaire, auquel il est tellement bon – et quelque part rassurant – de se plier que tout surplus de cerveau est déconseillé. Tel une centrifugeuse de titane dans une nuit d’astéroïdes, Darkspace mouline, mouline, mouline, et ne recrache que des gravats hurlants dans son sillage. De I en II en III le monstre est le même, sa trajectoire ne dévie pas d’un millimètre, si bien que dès la première seconde, dès le rugissement vaginal, on se sent comme à la maison dans ce néant total, à des années lumière de la première cellule organique.

Et cependant III s’impose sans grande discussion comme l’âge d’or de cette discographie compacte jusque dans des artworks à peu près identiques. La recherche d’ambiances colossales et surnaturelles est comme toujours au cœur de la question, ce qui se traduit notamment par des entames de morceaux abandonnées à des synthés naturellement bloqués en mode supernova. Des synthés qui ne s’effacent jamais totalement, et finissent même par accepter le tumulte obscur des guitares sur leurs épaules plus souvent que le contraire. III en impose véritablement par l’amalgame de furie inexorable et de froid détachement qu’il dégage. Que ce soit dans les barrages de blasts indécents ou dans les vastes espaces mid-tempo où le trémolo agit sur les tympans comme un vilebrequin, l’album est un véritable étau hypnotique dont la masse globale renferme d’âpres déflagrations de riffs, de hurlements sans visage et de mélodies singulièrement affûtées. En cela il s’apparente à une synthèse de I et de II. Une synthèse optimisée, qui plus est, car sa densité, sa majesté et son pouvoir d’intimidation pénètrent clairement dans une dimension jusque là interdite. Ayant su gérer à la perfection sa montée en puissance d’album en album, Darkspace passe une nouvelle fois l’anneau de Saturne au doigt de la muse des geeks indécrottables que nous sommes. Et que dure la noce !

Tracklist :

  1. 3.11
  2. 3.12
  3. 3.13
  4. 3.14
  5. 3.15
  6. 3.16
  7. 3.17
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8 Commentaires

  1. fewz says:

    très bonne analyse. très bonne chronique. Ce III est une nouvelle masterpiece des cosmico-cosmonautes helvètes.

  2. krakoukass Krakoukass says:

    Superbe album prenant et suffisamment varié pour rester écoutable en une fois malgré une durée très conséquente. Je connais encore peu le premier et moyennement le 2, mais je pense que ce III est une bonne synthèse globale du travail si particulier de Darkspace.

  3. ZSK says:

    Album ultime pour groupe ultime, une réussite totale, destiné a devenir culte voir plus…
    PS : la petite Zorgh plutôt ;)

  4. krakoukass Krakoukass says:

    Quoi ??!! Zorgh est une fille ? O_O

  5. dahneir says:

    @krakou: -_-‘

  6. damien luce says:

    Bon je l’ai attendu cet album et je n’ai pas été déçu, darkspace fait du darkspace.
    Cet album est un bon croisement de tout ce qu’ils ont déjà fait, oui point de flagrante évolution et tant mieux. Leur musique est toujours aussi haineuse et spatiale… allez on va dire que la grosse évolution est le son qui est tout même meilleur que sur les autres albums. Bon je prends toujours autant mon pied en écoutant ce groupe, les sons ou samples sont magnifiques et renforcent son aura démoniaque…. S’il y a un groupe qui me fait voyager, c’est bien darkspace, pour l’instant un parcours sans faute, il ne reste plus qu’à les voir en live… Album de l’année pour ma part….

  7. jonben jonben says:

    Les ravages des acouphènes. Ils n’ont même pas capté que leur mix était parasité et saturé.

  8. bob l'éponge says:

    c’est bon ! très bon même ! malheureusment la recette est la même et l’effet de surprise disparaît petit à petit… s’il devait n’en retser qu’un cela serait tout de même le I car innovant, le reste de la saga est très correct mais beaucoup plus prévisible.

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