Il aura fallu attendre janvier 2009, pour que le premier album de Glasvegas bénéficie d’une sortie française. Le groupe, pourtant, est énorme en Grande Bretagne depuis septembre 2008. Le faiseur de hype NME l’a même déjà consacré « meilleurs nouveau groupe de rock du monde ». Rien que ça. Non pas qu’ils soient les premiers à se voir décerner cette glorification par le très constant (rires) hebdomadaire Britannique, mais bon ça éveille la curiosité. Forcément. Et puis, un groupe qui s’habille en noir, avec une batteuse jouant debout, ne peut de toute façon pas être totalement mauvais (le Velvet Underground, quelqu’un ?).
Les Glasvegas sont écossais (de Glasgow, d’où une partie de leur nom). Comme les Jesus And Mary Chain. La comparaison n’est pas innocente, on compte parmi leurs admirateurs Alan McGee, manager et producteur du groupe des frangins Reid. Et puis surtout, Glasvegas fait usage d’une sérieuse saturation pour habiller ses mélodies larmoyantes qui doivent autant aux girls groups 60’s qu’à la new wave (« Lonesome Swan », « It’s My Own Cheating Heart That Makes Me Cry »). Cela serait suffisant pour paresseusement qualifier Glasvegas de groupe post-Raveonettes. Ce serait ne pas prendre en compte le caractère typiquement britannique du combo. Sous ses vrais faux airs de Joe Strummer, James Allan chante d’une voix très affectée des histoires déchirantes (« Polmont On My Mind ») aux couleurs d’une Écosse prolétaire à l’accent bien marqué : « Go Square Go », le magnifique « Geraldine » et son texte sur l’A.N.P.E déguisé en déclaration d’amour (ou comment mêler ironie et talentueux premier degré).
Après quelques écoutes, cependant, on se prend à être vaguement dérangé. Problème : Glasvegas, sous une caution « indée fragile et intello », n’échappe pas à un trop plein de lyrisme qui n’est finalement pas très éloigné de certains trucs très putassiers, du genre Editors ou Snow Patrol. Soit l’écurie des abominables wannabe U2 version « dark ». Oui, problème oui. Pourtant ce même lyrisme, dans un ultime retournement de situation, arrive parfois à évoquer des choses plus recommandables comme le romantisme cold rock d’Interpol passé au flou shoegazing. Mais le plus important, c’est que ces compositions implacablement tire larmes finissent par accompagner tous nos vagues à l’âme. Avec un peu d’embarras, nous voilà obligé d’admettre qu’on se laisse avoir par ces pop songs mélodramatiques. Des chansons dont il faut bien reconnaître le caractère totalement bouleversant (« Daddy’s Gone », « Flowers And Football Tops »).
Alors qu’ils avaient tout pour être le Velvet Underground du 21e siècle, Glasvegas ne parvient finalement qu’à satisfaire des plaisirs honteux. Et pourquoi pas ?
- flowers and football tops
- geraldine
- it’s my own cheating heart that makes me cry
- lonesome swan
- go square go
- polmont on my mind
- daddy’s gone
- stabbed
- s.a.d light
- ice cream van
Il y a des bons morceaux, mais ça sonne parfois un peu trop Beach Boys pour moi…