Ouf. Ça n’était donc pas le projet d’un seul album. Re-ouf, le léger changement de line-up (exit le premier bassiste/backing vocaliste) n’a visiblement pas atteint l’harmonie régnant au sein du groupe si l’on considère que cette dernière est nécessaire à la qualité de composition.
Exit également la pochette très peinture maritime française du XIXè siècle par Kinunko Craft et bonjour à notre Géricault national et son célébrissime « Radeau de la méduse ».
Et vous savez pourquoi ces changements n’en sont pas vraiment ? Parce que le compositeur est toujours bien en place et que la thématique esthétique n’a pas dévié d’un iota : la mer, toujours la mer qu’on voit danser le long des golfes, ici, pas très clairs.
Cependant, il faut tout de même éviter de ne pas noter une certaine évolution depuis The call of the wretched sea (2006). Car, en effet, si certains mettent de l’eau dans leur vin (assassins !), Ahab, eux, en ont mis dans leur boue. Qu’est-ce à dire ?
Eh bien, c’est très simple, ça veut dire que les Allemands donnent l’impression d’avoir plus écouté ces derniers temps Pantheist, Tristitia et Funeral (les Norvégiens) que Longing for dawn et Esoteric.
Il aurait été facile d’en arriver à cette conclusion sur le seul élément que constitue la présence accrue de vocaux clairs. Mais il n’y a pas que ça. Globalement, la teinte est plus « raffinée », plus mélancolique et éthérée ; à l’image de ce superbe solo sur le non moins superbe « The divinity of oceans » : ce titre est une petite merveille et devrait réussir à vous faire regarder l’horizon, l’œil vitreux, même après avoir regardé une émission de « Tournez manège ».
Je sais que je n’ai pas affaire à des bleus et qu’il n’est quasiment pas utile de sortir une phrase du genre : « mais bien évidemment, n’allez pas en conclure que la musique d’Ahab est désormais légère comme la brise du printemps le soir au-dessus des jonques ».
Mais je sais aussi qu’un bleu pourrait éventuellement tomber sur cette chronique – ou que vous pourriez être physiquement dans une mauvaise passe. Du coup, je tiens quand même à préciser qu’il ne faut pas en conclure que la musique d’Ahab est désormais légère comme la brise du printemps le soir au-dessus des jonques.
Les eaux dans lesquelles le groupe nous attirent sont donc légèrement moins opaques que sur leur précédent opus.
Est-ce un bien, est-ce un mal ? Ni l’un, ni l’autre puisque dans les deux cas le savoir-faire des Allemands n’est pas à remettre en cause. Il serait même plutôt à saluer. Au point que je me demande si je ne préfère pas ce deuxième album au premier.
- yet another raft of the medusa (pollard’s weakness)
- the divinity of oceans
- o father sea
- redemption lost
- tombstone carousal
- gnawing bones (coffin’s lot)
- nickerson’s theme
une chronique à l’image de Géricault : sans tambour ni trompette
moi j’ai cru que c’était un album des Pogues qui était chroniqué…
Et la musique tout le monde s’en fout, saligots!
Ah ben ça me rapelle que je l’ai acheté pour 8€ ce disque mais toujours pas écouté…
Je préfère largement ce deuxiême octopus au premier que je trouve trés fade et dont le meilleur titre est une repompe de Tyranny.C’est plus profond ,limpide et attirant ici.Belle surprise pour ma poire.