Lizzard – Eroded

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Style: Rock/Metal moderne et sensibleAnnee de sortie: 2020Label: Pelagic Records

Au moment où j’écris ces lignes, cette putain d’année 2020 n’est pas encore terminée : une année bien merdique sur le plan extra-musical, mais heureusement plus que satisfaisante sur le plan musical, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’afin de m’aérer les esgourdes et m’éloigner temporairement de la problématique (ô combien cruciale) du bilan de fin d’année toujours pénible à établir, je commence à me projeter sur 2021 (une année qui commencera malheureusement probablement de façon bien merdique également – on sera fixé à l’heure où vous lirez ces lignes).

Quoi de mieux qu’être pris par surprise par un groupe, français qui plus est, dont je n’attendais strictement rien. Le promo mis très tôt à disposition par Pelagic fut d’abord écouté machinalement sans aucune arrière-pensée particulière, pour rapidement se retrouver en heavy rotation. Lizzard n’en est pourtant pas à son coup d’essai, Eroded dont la sortie est prévue le 19 février étant le 4ème album du groupe. Un groupe qui aura démarré en 2012 avec un premier album Out of Reach (enregistré avec Rhys Fulber), sorti sans surprise chez Klonosphere le label de nos chouchous de Klone. Sans surprise car on retrouve ce style qu’a longtemps incarné (à mon sens) ce label, ce métal moderne mélange de mélodie et de puissance, avant de finalement choisir (à raison) de diversifier davantage son catalogue.

Pour ma part j’avais du survoler rapidement les premières sorties du groupe et m’y suis un peu replongé pour les besoins de la chronique et en réalité le trio de Limoges démontre rapidement son style (dès Out of Reach donc) avec une volonté d’amalgamer en quelque sorte les riffs puissants d’un Helmet avec un terreau plus moderne et mélodique, pouvant évoquer Tool (en moins complexe – heureusement d’ailleurs) ou Karnivool, le tout sous influence du rock alternatif des années 90’s. Ce 4ème album poursuit sur cette lancée, on y retrouve à la fois les penchants mélodiques éprouvés du groupe, mais aussi les riffs acérés en question, un groupe plus sûr de son fait qui va proposer la parfaite synthèse de son parcours musical en alternant les uppercuts et les coups de boule (« Blowdown » donc) mais aussi les moments de délicatesse le tout avec une efficacité renforcée.

L’album s’ouvre en douceur avec l’introductif « Corrosive » qui débouche sur « Blowdown » dont les riffs de bûcheron façon Royal Blood nous saisissent d’entrée avant que Mathieu (chant/guitare) nous balance un passage en tapping évoquant Gojira (avec lequel les lézards ont d’ailleurs tourné à leurs débuts). Son chant (majoritairement mélodique, parfois doublé par William à la basse et qui évoque parfois fortement celui du chanteur de Karnivool) s’avère également plus juste et meilleur que sur Shift sur lequel il semblait rétrospectivement un peu faible et parfois à la limite de la fausseté. La suite va permettre au groupe de faire étalage de sa puissance mais aussi de son approche toujours très mélodique (cf « Haywire » par exemple), les refrains et passages accrocheurs semblant particulièrement travaillés sur ce nouvel album, avec toujours cette influence et ces relents d’années 90’s qui pourront éveiller les sens des plus seniors d’entre nous (comme cette pédale wah wah sur « Hunted » si je ne dis pas de conneries – moi et la technique…).

Passée une première moitié d’album pas avare en gros riffs et passages puissants, le groupe va faire un peu redescendre les potards dès « The Decline », pour partir dans un registre plus mélancolique qui, à ma grande surprise d’ailleurs, ne va pas s’avérer décevant mais va au contraire se montrer une réussite totale là aussi avec pour point d’orgue le magnifique « Blue Moon » (introduit par la mise en bouche instrumentale « Usque Ad TERRAM ») qui évoque pas mal le Klone récent, et sur lequel le chant de Mathieu fait merveille (sans pouvoir néanmoins rivaliser avec celui de Yann chez Klone) qui aura aussi été précédé du morceau titre de l’album, une belle balade toute en sensibilité et sur laquelle la tension monte crescendo. Le groupe ressort les gros riffs sur le conclusif « Avalanche » avant de nous laisser repus et heureux d’avoir suivi les aventures émotionnelles des limougeauds.

On notera que le trio s’avère parfaitement complémentaire et que tous les protagonistes font leur job et apportent leur pierre à l’édifice que ce soit (outre Mathieu dont on a déjà parlé) William et sa basse qui a le grand mérite d’être audible (cf « The Decline ») ou Katy dont le jeu derrière les fûts est la fois puissant quand il le faut mais également subtile dans les moments clés. Un bel équilibre de groupe qui fait plaisir, et que l’auditeur ne manquera pas de ressentir sur les 11 titres pour 44 minutes (la durée parfaite pour un disque) de cet Eroded qui s’avère être une réussite, et le premier coup de cœur « inattendu » de l’année 2021.

Tracklist :
01. Corrosive
02. Blowdown
03. Haywire
04. Flood
05. Hunted
06. The Decline
07. Eroded
08. Usque Ad TERRAM
09. Blue Moon
10. Inertia
11. Avalanche

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. Dun23 says:

    Je ne connaissais absolument pas, mais voila une sortie et un groupe plus qu’intéressant. Excellent disque que celui-ci.

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