Lard ou cochon ? On hésite face au comportement et à l’attitude jusqu’au boutistes des suédois de Watain. S’autoproclamant sauveurs du black métal, genre corrompu par des hordes de faux groupes qui ne vénèrent pas réellement Satan (les coquins!), on peut dire qu’ils se donnent bien du mal pour convaincre le public de leur sincérité et foi dans le locataire du sous-sol. Outre un mode de vie très roots (plusieurs interviews font état d’un logement en commun des membres du groupe dans des conditions d’hygiène assez douteuses, ou minimalistes dira-t-on), il y a aussi le jeu de scène agrémenté de rats crevés (et l’odeur qui va avec), un maquillage complété de sang d’animaux, et les éternelles croix à l’envers et autres symboles blasphématoires. Il n’en fallait pas plus pour faire de ce groupe l’ennemi numéro un des pauvres catholiques bien pensants, qui ont décidément bien du travail pour ramener dans le droit chemin toutes ces pauvres brebis égarées.
Bref, simple folklore marketing ou esprit extrémiste à la limite du dérangement pour Erik Danielsson (chanteur et tête pensante), force est de constater que musicalement parlant Watain a des choses à dire. Après un premier album encore un peu vert (Rabid Death’s Curse), les suédois ont rapidement passé la vitesse supérieure avec un superbe Casus Luciferi, et en 2007 le moins radical mais néanmoins également très réussi Sworn to the Dark, première sortie pour le label marseillais de Season of Mist.
Rendant hommage depuis leurs débuts au black/dark metal de Dissection tout en radicalisant le propos, gommant notamment les aspects les plus heavy metal et accentuant fortement l’ambiance et la noirceur black metal, ils reviennent cette année avec un opus rapidement encensé par la presse, un gros album à la pochette bien mystique (et fort jolie).
Quoi de neuf sur ce Lawless Darkness annoncé un peu vite comme un futur classique du genre ? Pas grand-chose mais le groupe suit son chemin et a encore fignolé sa formule pour nous proposer des titres parfaitement aboutis, servis par une production de qualité, sans être inutilement grosse pour autant. L’ambiance ténébreuse et evil est parfaitement retranscrite, et on se laisse rapidement prendre au jeu des suédois tant les titres sont réussis et rapidement marquants. Les hymnes s’enchaînent, « Malfeitor », « Reaping Death », « Wolve’s Curse », ou encore « Hymn to Qayin », pleins d’agression, mais avec le même potentiel mélodique que Dissection, et cette capacité à pondre des riffs de tueurs. Le groupe a aussi l’intelligence d’éviter la surchauffe en proposant quasiment à mi-album, un instrumental (le titre éponyme) de très bonne facture qui calme le jeu et évite la saturation de l’auditeur.
Pendant 51 minutes le groupe livre une énorme performance, du niveau de l’illustre Casus Luciferi ce qui n’est pas peu dire.
Malheureusement l’album ne dure pas 51 minutes mais plus de 73 minutes (sans compter la cover de Death SS, « Chains of Death » qu’on ne trouve qu’en bonus track sur l’édition digipack) et c’est probablement là que se situe la seule faiblesse de l’album, et ce qui l’empêche à mon avis d’accéder au panthéon des œuvres de métal Noir. Que voulez-vous, à trop vouloir en faire on finit par fauter. Car « Kiss of Death » d’abord, est certainement le titre le plus faible de l’album et sans être mauvais, il est trop quelconque pour ne pas faire ombrage au gros niveau des 8 titres qui le précédent.
Puis vient le gros morceau de l’album « Waters of Ain », titre fleuve de 14 minutes, avec une bonne montée en puissance mais quelques longueurs et des maladresses comme un solo pas forcément indispensable, qui nuisent à son efficacité. A noter sur ce titre une participation vocale de Carl Mc Koy (de Fields of Nephilim), pas forcément évidente si l’on n’est pas au courant.
Même si je reste convaincu que l’album aurait été parfait amputé de ces 2 derniers titres, il n’en reste pas moins excellent en l’état et le signe qui ne trompe pas, c’est qu’il squattera durablement votre platine…
Il est encore temps de renoncer cela dit… Laisserez-vous la bête entrer ?
http://www.myspace.com/watainofficial
http://www.templeofwatain.com/
- death’s cold dark
- malfeitor
- reaping death
- four thrones
- wolve’s curse
- lawless darkness
- total funeral
- hymn to qayin
- kiss of death
- waters of ain
- chains of death (death ss cover – digipack bonus track)
J’ai l’impression que certains projettent sur cet album ce qu’ils voulaient y entendre ;-) Eh eh eh eh eh eh…
Le gros gros buzz du moment en matière de black metal. En une de la majorité des canards spécialisés, etc. C’est bien foutu et tout, mais moi ça me passe au-dessus. L’album je l’ai écouté une demi douzaine de fois sans que ça ne me remue quoi que ce soit. Du coup, je vais arrêter d’insister et passer à autre chose. Désolé ce sera sans moi.
Il faudrait que je jette une oreille dessus. Le précédent, bien que l’ayant écouté très peu de fois, ne m’avait pas renversé. Alors que Casus Luciferi est vraiment classe. A voir donc.
Parce que l’on apprécie (selon moi à sa juste valeur) cet album, on y projette ce qu’on voulait y entendre??? C’est réducteur non?
huhuhuh
sinon même écouté l’album, j’ai toujours trouvé ce groupe surestimé
« même PAS », pfffff
Bien vu Darkantisthene :-)
XXuK a dit ce que je voulais dire.
J’ajouterais que certains projettent car c’est TELLEMENT vide…
Complètement surestimé, je souscris. Pour moi c’est le néant complet ce groupe.
Le solo « pas forcément indispensable » de « Waters of Ain » est la seule chose à sauver de cet album :-) N’ayant jamais accroché plus que ca à Watain, même quand ca sentait encore la mort, je trouve qu’ils atteignent ici des sommets de neutralité et de calibrage. En plus ca grouille de parties complètement gratuites. C’est « bien foutu » ouais… comme un iPad en gros. Un album pour épater les zicos peut-être ? Je sais pas…
Cet album pue le souffre, transpire la charnier, transpire la haine et donc….c’est une grosse tuerie, de death’s cold dark à hymn to qayin ça envoi méchant, kiss of death est inutile en revanche, et le dernier morceau est vraiment ambitieux j’ai l’impression de réentendre DGH à l’époque du monumental possession !! c’est du tout bon pour moi en tout cas et j’applaudis des 2 mains Watain qui vient enfin de sortir un brûlot digne de ce nom !