Comme leur nom l’indique à un esprit défectueux, Kopek sont… Irlandais. Et pratiquent un rock que l’on pourrait qualifier de « moderne ».
C’est la classe ça, d’être moderne, disait en substance l’exhortation rimbaldienne.
Sauf qu’en matière de rock, moderne rime souvent avec « calibré radio/télé ». Et ça, ça casse un peu les roubignolles, dirait en substance une mienne chronique.
Ma méfiance quasi maladive en la matière est malheureusement justifiée dès le 2ème titre de ce premier album. Pour quelle raison ? Parce que ce « White collar lies » n’est autre qu’une soupe. Une putain de soupe dans le trio de tête d’un album rock relève tout simplement d’une faute diplomatique qui devrait appeler notre BHL national à mobiliser toutes ses forces pour une intervention armée de l’OTAN, de l’ONU et de ma belle-soeur.
J’aurais pu passer outre cette infamie si, quelques titres plus loin, Kopek ne nous faisaient pas le coup de la rebelotte (« Floridian ») et du dix de der (« Bigger than us all »).
Qu’on ne se méprenne pas : je ne suis pas (encore devenu) une bête sanguinaire qui ne saurait souffrir l’écoute d’une jolie mélodie propre à faire chavirer les coeurs fragiles. Je suis seulement réfractaire à la soupe qui n’a pour seul intérêt que la faculté de ne brusquer aucune oreille délicate. Je reconnais par exemple les qualités du mignonet « pop/rock/blues » « Sub Human » (même si j’aurais préféré qu’il soit plus blues et un peu moins pop).
Au fur et à mesure que l’on avance dans l’écoute, l’ombre de Muse vient en rejoindre d’autres qui répondent rapidement à l’appel. En fait, on dirait du Muse qui voudrait faire du Led Zep’ pour djeunz. On pense même parfois à I Am X (!), notamment sur certaines intonations du chanteur (le réjouissant « Bring it on home »), Marilyn Manson période Mechanical animals (« Sin city ») ou Alice in Chains (« Love sick blues »). Moi qui pensais, suite à une écoute distraite de certains titres, tomber sur un nouveau Taddy Porter, j’en suis pour mes frais.
La déception des premières écoutes passées, le groupe n’a su que retenir mon attention sans aller jusqu’à me convaincre pleinement. Il aurait fallu pour cela que l’album contienne plus de petits brulôts de la qualité de « Cocaine chest pains », « Love is dead » (tube qui aurait mérité d’avoir 2kg de plus dans chaque couille mais qui dépote bien quand même), « Bring it on home », ou « Love sick blues » (allez même du gentillet glam rock « Fever ») et que le groupe cherche moins à sponsoriser les ¼ d’heure américains.
Si des Américains passent dans le coin et qu’ils veulent proposer une nouvelle coqueluche « exotique » à leurs patriotes, ils seraient bien inspirés de miser sur Kopek.
Si le reste du monde passe dans le coin et qu’il cherche, comme vote serviteur, un point de mire rock pour 2011, il sera bien inspiré de continuer ses investigations.
Tracklisting:
1- Love Is Dead
2- The Easy Way (D.B Cooper)
3- Cocaine Chest Pains
4- Fever
5- White Collar Lies
6- Running Scared
7- Love Sick Blues
8- Sub Human
9- Bring It OnHome
10- Floridian
11- Bigger Than Us All
12- Sin City