Syphilitic Vaginas – Alpha Antichrist

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Style: Thrash / Black / D-BeatAnnee de sortie: 2011Label: H.M.S.S.

Tu voudrais ne pas tomber malade alors tu te préserves ? Rassure toi tu es aussi fou que les autres. Dans le genre vagin accueillant, mais noir de crasse – j’ai évité le mauvais jeu de mots qui aurait pu me pousser à faire allusion au groupe de punk anglais – Syphilitic Vaginas a pour lui le goût et l’odeur – sens d’où vient la chaleur. Le genre de combo à la tenue excentrique qui vous fait irrémédiablement vous retourner vers le passé et vous fait fantasmer sur la mythique scène japonaise HC, pour la rime. D’ailleurs bien plus qu’un fantasme, SV est en lui même un orgasme assumé de cette scène, vrai-faux groupe japonais monté de toutes pièces par le suédois Magnus Lundberg, pêle mêle  Ulcerrhoea, Netjajev Society System, Nubian Spook Satellite pour assouvir sa lubie ? C’est tout à fait probable. Mais quitte à se mouiller, autant jouer le jeu et prendre cette entité  pour ce qu’elle affirme être : un trio né au pays du soleil levant. Tout le monde aime jouer et ça ne fait de mal à personne.

Ce sexe syphilitique est le résultat de cette passion pour l’extrême, maladive, cette passion vorace pour ces grands groupes oubliés de l’histoire, ces héros maudits qui restent comme des monuments verticaux d’une scène à l’aura mythique mais finalement assez marginale. SV c’est le parfum de Zouo ou de GISM dans les enceintes, ces groupes de ravagés qui ont éduqué les jeunesses locales à coups de songs irradiées par l’énergie atomique de la particule Satan. D’ailleurs, avant qu’il ne soit trop tard pour en parler, le nom du groupe vient de la première démo de GISM : Detestation parue en 1984 et de l’excellent titre : « (Tear Their) Syphillitic Vaginas to Pieces »


La crête arrogante, le cuir déchiré, l’alcool bon marché pour noyer ses neurones, la fête aux décibels, Syphilitic Vaginas nous y a habitués avec le temps, déjà 4 EP, presque le double de splits et une compilation au compteur, on a eu le temps de voir venir le bestiau. 2011  Alpha Antichrist, premier album et SV remet le poing dans le plat, genre fist party. Ca thrashe mais ça ne miaule pas, toujours le ton speed et la verve black en infra, SV nous lâche du SV dans le texte, un album à placer aux côtés du nouveau Midnight cette année au niveau de l’intention, aucune faute de goût, ça cogne constamment, on regrette par contre le manque de patate de la production qui aurait pu donner un peu plus de retour aux titres du disque mais dans le genre raviné et décrépi c’est intouchable, les plus coreux ne s’y tromperont pas.  Les brûlots s’enchaînent vitesse grand V, le titre le plus long fait un peu moins de 5 minutes, le reste pulse aux alentours des 3 minutes, de la cavalcade D-beat qui martèle avec quelques leads heavy qui font plaisir aux feuilles. La baston.

Efficace et burné, un disque dans le ton, à la mitraille généreuse, à l’allure sombre, au tempérament rock’n’roll. Un premier album tout ce qu’il y a de réussi. Bömb.

 

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