Essayer de tracer un historique en ayant à l’esprit le souci de la cohérence n’est pas chose aisée lorsqu’il s’agit de retrouver ses petits dans le parcours des Allemands d’Ungod.
Entre leur premier album Circle of the seven infernal pacts (1993) et son successeur Cloaked in eternal darkness, le groupe a pondu toute une série de splits et démos et s’est même offert le luxe de se séparer en 1998 pour renaître 10 ans plus tard. Autant dire qu’ils en ont chié pour trouver leurs marques. Mais avec un nouveau chanteur, 2 nouveaux guitaristes (dont un officiant chez les thrasheux virils d’Hellish crossfire) accueillis en leur rang entre 2009 et 2011, Ungod s’offrent une seconde jeunesse dont ce deuxième album est une preuve éclatante (sauf qu’ils ont, depuis sa sortie, encore changé de chanteur ! ah le fameux manque de rigueur allemand…).
Enfin quand je dis seconde jeunesse, il faut prendre garde à ne pas imaginer un quelconque revirement de style car, autant l’historien peine, autant le musicologue (ou le fan de la première heure) ne se fera pas un claquage. En plus, parler de jeunesse pour une musique qui nous offre un aller simple pour les 80’s, début 90’s (grand maximum!) relève presque de l’oxymore.
Je découvre réellement Ungod avec Cloaked in eternal darkness et il ne m’a pas fallu 36 écoutes pour comprendre que ça n’est pas le genre de black metal qui fera le pont avec le rock gothique ou la dark folk. Si vous craignez que votre cerveau se mette à être le réceptacle de pensées morbides à l’aune desquelles vous pourriez nourrir une haine incommensurable à l’égard de toute la horde de limaces qui vous entourent, par pitié n’allez pas tenter l’aventure, restez bien au chaud à l’abri des sentiments impurs et belliqueux que provoquent inévitablement l’écoute des morceaux de choix que sont… tous les titres de Cloaked. Pas une minute qui ne puisse combler l’amateur de Venom, (old) Samael, Darkthrone, Craft ou les passages les plus lourds d’Urgehal. Je dis les plus lourds car globalement on baigne ici dans le mid tempo voire l’occult doomisant (« Night of the forlorn graves »).
Avec une pochette plus proche du death old school que du black et sur laquelle ne figure même pas le logo, ce Cloaked in eternal darkness donne l’impression d’avoir une pleine confiance en lui (ou de n’avoir strictement rien à foutre du marketing). Et il a ô combien raison car, à travers ses 10 hymnes malfaisants, Ungod ont su capter l’énergie noire qui leur permettra de se repaître de nos entrailles. Tuerie.
http://www.youtube.com/watch?v=uomvm-RyJwc
1. Cloaked in Eternal Darkness
2. Agnus Dei
3. Shadows of Golgotha
4. Deserted Human Plague
5. In Eternity the Doomed are Yelling
6. 2000 Years of Lost Pride
7. Your Blood I Bleed
8. Morbid Predictions
9. Phallic Megalomania (Leathercunt III)
10. Night of the Forlorn Graves