« Holomovement », le 1er morceau pose l’ambiance et affirme d’emblée le tournant pris par The Contortionist, c’est carrément un morceau de prog futuriste aux influences mélodiques jazz/fusion, des mélodies surprenantes, des accords dissonants barrés, des voix robotiques. Le type a une manière de chanter particulière, paisible et vaporeuse. Le son de basse est bien rond et profond. Quelques riffs metal se superposent aux arpèges en son clair, ça dévie un court moment en deathcore puis ça repart dans un passage prog de haute volée sur des rythmiques cabossées, cette fois en son saturé, pour retomber ensuite en apesanteur. Belle entrée en matière.
« Feedloop », 2ème morceau. On est de nouveau extrêmement loin de l’album précédent du groupe, Exoplanet, leur approche technique du deathcore est pourtant là pendant la première minute, mais les claviers ont tôt fait de changer l’ambiance dans quelque chose de plus curieux, une voix robotique arrive, départ en vaisseau spacial, puis le morceau évolue peu à peu sur des moments assez doux mais jamais évidents, il y a toujours une pointe particulière qui apporte une touche progressive. Un arpège rapide à l’acoustique relance le morceau sur une rythmique plus véloce, à la quelle se superpose des riffs metal, un gimmick qu’on retrouvera tout au long de l’album.
« Causality » commence sur le même ton, entre deathcore et mathcore, riffs acres, vocaux brutaux limite hardcore old school, puis un clavier au son bizarre plaque sur les riffs des notes venues d’ailleurs, le morceau navigue entre ces 2 ambiances, rageuse ou délire prog cosmique. Choix curieux pour un single, on a l’impression qu’ils n’ont pas voulu chagriner les fans avec un titre trop mélodique, même les passages chantés sont expressifs. Cela dit le morceau évolue en phases et donne un bon aperçu de l’album dans sa globalité, sorte de maelstrom musical empruntant autant à Ion Dissonance et Despised Icon qu’au jazz rock de Exivious ou du Allan Holdsworth de Wardenclyffe Tower, le tout dans une ambiance venue d’ailleurs, j’ai rarement entendu un groupe metal avec un trip mystique et mystérieux aussi prononcé, on est vraiment projetés dans l’espace.
Pour moi, clairement un des albums de l’année. « Holomovement » morceau de l’année.