Leur patronyme et leur signature sur Victory Records (plus connu pour sa peletée de groupes emo passables même si ils accueillent quand même également Darkest Hour ou Between the Buried and Me) pourraient être trompeurs mais Nights Like These jouent du lourd, du crade, le groupe pratiquant un metal rampant et velu qui sait se disperser dans les bonnes directions, s’impregnant de doom, sludge, crust/punk, post-hardcore, faisant cotoyer finesse mélodique et concentré brut d’agression.
Sunlight at Secondhand est leur second album après un premier enregistrement l’année dernière qui proposait un mélange de metal/hardcore et grind, formé de morceaux courts et brutaux. Pas mal foutu mais ne sortant guère du lot. Le groupe a eu la bonne idée d’évoluer en ralentissant le propos, s’en est même une certaine remise en question musicale, avec un résultat qui devient des plus difficiles à classifier car assez divers selon les morceaux. On peut penser à une version plus lente et pesante de Coalesce, aussi à His Hero Is Gone, ou au Neurosis des 90s, avec des riffs qui arrivent à être marquants tout en restant relativement simples, axés sur des coups de buttoirs dans les graves qui enclanchent un groove imparable, incitant au headbanging.
Ceci dit la propension de Nights Like These à placer des mélodies aigues de guitare en premier plan les différencie, on pourra même penser aux rares titres mélodiques de Converge ou aux plus agressifs de Eyes of Fire. Un instrumental rock progressif très réussi figure d’ailleurs au milieu de l’album, « Collective Unconscious », il calme le jeu avec un côté psyché bienvenu qu’on retrouve à d’autres moments de l’album dans une version plus brutale comme sur « Electric Winds » ou « Claw Your Way Out », vraiment de très bon titres, agressifs, oppressants, mais en même temps recouverts de sonorités psychédéliques assez inquiétantes. Sinon je saluerais la lourdeur de morceaux comme « Samsara » ou « Bay Of Pigs » qui arrivent à tout écraser sur leur passage tout en faisant place à des mélodies bien marquées. Le son de guitare est bien acéré, grésillant et sale façon sludge, mais l’album dans son ensemble bénéficie d’un son clair et massif, aidé par le jeu direct, sans larsens, approximations ou flou dans les structures. Les constructions des morceaux sont réfléchies et bien balisées, avec pas mal de changements de tempos, entre attaques rapides et ralentissements chaloupés, dans un format concis, allant à l’essentiel, les morceaux tournant entre 4 et 5 minutes.
Au niveau vocal, c’est tout simplement une putain de grosse voix, mi-growl death, mi-shout hardcore, grasse et beuglée à souhait, du guttural, mais en modulations, et avec un sens du rythme coulant dans un flux ininterrompu. Certainement un des points forts du groupes. Dès le « Is it rolling? » introductif, elle est lancée et recouvre le tout d’une énergie communicative. Des voix claires viennent adoucir le propos sur quelques morceaux, cependant dommage que le chant soit franchement faux sur la fin de « Black The Sun », ça participe à l’effet misérable désiré, mais c’est assez loupé. Ce faux-pas est cependant unique, quelques autres passages en voix claire sont présents mais sous forme de choeurs aériens qui collent très bien avec la musique.
Une bonne surprise que ce Sunlight at Secondhand, ce n’est sûrement pas l’album de l’année, d’autant qu’ils comportent quelques faux pas, mais un album assez addictif pour ceux qui se feront au style, brut de décoffrage mais révélant progressivement des textures plus fines. A noter un artwork de Paul Romano (Mastodon entre autres) assez réussi.
- heart of the wound
- black the sun
- samsara
- bay of pigs
- collective unconscious
- claw your way out
- empty lungs
- veteran thieves
- electric winds
- king
Connaissais pas mais la chronique me donne bien envie. Et les références à Coalesce, His Hero Is Gone, Neurosis et Eyes Of Fire… Je vais aller voir ça de plus près.
En passant la page myspace du groupe c’est plutôt ça:
http://www.myspace.com/nlt
Un groupe à découvrir en effet, très efficcace, pas toujours surprenant mais qui sait vous embarquer dans sa musique. Les références me semblent un rien osé par contre. Je dis ça je dis rien hein… ;-)
Effectivement faut pas s’attendre à un mélange exact de Coalesce, His Hero Is Gone et Neurosis, mais c’est dans l’esprit, avec une prod moderne et une orientation plus actuelle. Bizarrement, ça n’a pas l’air novateur mais difficile de dire sur quoi c’est pompé. :)