2ème album pour ce groupe instrumental dont le premier, sorti en 2009, m’avait bien marqué, j’avais même hâte d’écouter ce Liminal à vrai dire, et je n’ai pas été déçu.
J’avais fait connaissance d’un des gratteux et du bassiste du groupe pour les avoir vu sur scène accompagnant Masvidal et Reinert lors de la renaissance de Cynic il y a quelques années. Ça suffit à démontrer leur niveau instrumental. La participation de Stef Broks, batteur de Textures, au premier album m’avait tout de suite fait m’y intéresser. Ce dernier n’est plus de la partie mais le deuxième guitariste et le batteur présent ne sont pas en reste en terme de virtuosité.
Exivious est le projet actuel de fusion jazz/metal prog le plus intéressant à mes yeux, et surtout celui qui représente le mieux une approche réellement à cheval entre ces deux genres musicaux. Ils proposent avec une sensibilité plus moderne et une formulation plus ouvertement jazz/fusion ce que Cynic formulait sur Focus il y a 20 ans, les vocaux en moins. Le groupe se passe d’un chanteur mais solos de guitare comme de basse remplacent habilement les voix, l’ambiance faisant le reste. Entre leads lumineux et atmosphères féeriques aux sonorités bourrées d’effets parfois bizarroïdes contrastant avec des riffs vifs et un gros son saturé, la musique d’Exivious est en évolution permanente, ces gars ont le talent nécessaire pour faire vivre leurs morceaux, sans forcer une virtuosité qui est pourtant de tous les instants.
Ce deuxième album ravira les fans, il poursuit dans la droite lignée le précédent, il est tout aussi difficile d’accès et s’attache à une niche musicale si spécifique qu’elle ne lui vaudra l’admiration que de quelques amateurs à la recherche de sensations musicales à base d’intelligence, de subtilité mais également de puissance, en gros une poignée de geeks guitaristes ratés (dont je suis).
Le groupe a le bon gout de proposer l’album en écoute sur Bandcamp.