Dans la brutale frénésie crust/dark hardcore qui marque ces dernières années, The Secret tient certainement une place de choix. Plus sombres, plus violents et plus antithéistes que la plupart de leurs congénères (qu’on accuserait pourtant difficilement de mormonisme), les italiens se sont récemment aussi imposés comme parmi les plus metalleux du genre. Ne s’éloignant jamais vraiment de ses racines hardcore, le combo se réinvente pourtant plus metal et plus grind à chaque sortie. Ceci s’expliquant peut être par leur haine apparemment infinie pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à une croix.
Solve & Coagula, 3e album du groupe, produit par Kurt Ballou et sorti en 2010 chez Southern Lord symbolise à lui seul l’étendue de cette métamorphose. Inarrêtable et apocalyptique brûlot au son ultra-soigné, lorgnant sans vergogne du côté de Converge, The Arson Project ou Nails, le disque avait à l’époque fait sensation, s’accompagnant d’ailleurs d’un succès sans commune mesure avec celui de ses prédécesseurs.
Dans la droite lignée de cette évolution, le combo vient aujourd’hui enfoncer le clou avec une crucifixion musicale à nouveau orchestrée par monseigneur Ballou et les petits chanteurs de Southern Lord. Plus sombre que jamais, The Secret inscrit dans la noirceur le peu qu’il a perdu de violence. Démarrant sur les chapeaux de roue avec quelques morceaux déments de violence, Agnus Dei dévoile progressivement un visage plus thrash que jamais. Les frontières pourtant déjà bien pilonnées entre black metal et hardcore déchaîné disparaissent ici dans un holocauste de feu et de sang. Les réguliers passages ou morceaux sludge/doom n’apportant d’ailleurs pas, vous vous en douterez, beaucoup de lumière à un album irradiant le mal par tous les sillons. Adoptant dans l’ensemble une approche plus progressive, Agnus Dei réussit le pari difficile d’être à la fois riche et direct.
En gros, c’est un peu comme si on pendait le pape à un croc de boucher avant de lui tirer dessus à l’arme lourde… Et c’est plus que plaisant.
L’album est en écoute ici
- Agnus Dei
- May God Damn All of Us
- Violent Infection
- Geometric Power
- Post Mortem Nihil Est
- Daily Lies
- Love Your Enemy
- Vermin of Dust
- Darkness I Became
- Heretic Temple
- The Bottomless Pit
- Obscure Dogma
- Seven Billion Graves
Et si vous ne me faites pas confiance, vous pouvez toujours écouter la review de ce garçon de 12 ans (impressionnant le gamin) :
http://youtu.be/5e9bMpS_PDE
Mais putain, oui, quoi. Il était temps que je découvre ce satané groupe, qui va retourner Paris ce soir, et faire subir les derniers outrages à ma chère Rotomagus demain soir !