Converge & Chelsea Wolfe – Bloodmoon : I

Pas de commentaires      698
Style: Post Goth CoreAnnee de sortie: 2021Label: Epitaph

Vous avez dit Converge & Chelsea Wolfe ? Plutôt Converge & Chelsea Wolfe & Stephen Brodsky si vous permettez.  On espère d’ailleurs que ce dernier n’est simplement pas crédité spécifiquement dans le nom du groupe, car il serait plutôt à considérer comme faisant à nouveau officiellement partie du line-up de la bande de Boston (ce qui augurerait du meilleur pour la suite, rappelons d’ailleurs qu’il était déjà membre permanent à la sortie de l’album When Forever Comes Crashing en 1998, il s’agirait donc d’un retour au bercail). En tout cas il nous paraît indispensable d’insister sur la présence du leader de Cave In et Mutoid Man, tant sa contribution s’avère essentielle et précieuse sur ce Bloodmoon : I. Mais que nous réserve donc cette collaboration étonnante, fruit d’une rencontre et d’un travail déjà entamés lors du Roadburn 2016 au cours duquel la formation élargie s’était présentée sous le patronyme de… Blood Moon ?

Globalement, exactement ce qu’on pouvait imaginer qu’elle produirait, aussi improbable que fusse la rencontre du metalcore furieux de Converge, du goût pour l’atmosphère sombre et gothique de Chelsea Wolfe, grande prêtresse de l’obscur, et des petites touches bien Cave Iniennes qu’on espérait pouvoir savourer, pour saupoudrer le tout.

La qualité du produit fini en revanche était difficile à imaginer de prime abord et ce n’était vraiment pas gagné me concernant… Je n’étais pas du tout excité à l’idée de ce rapprochement entre Converge et Miss Wolfe, cette dernière m’ayant en effet toujours poliment emmerdé jusqu’ici et ce quelque soit l’album dont j’avais pu tenter l’écoute. Le premier titre (« Blood Moon ») de l’album diffusé plusieurs semaines avant la sortie ne m’avait d’ailleurs pas complètement rassuré, ce titre n’étant vraiment pas à mon sens le single le plus évident (j’aurais plutôt choisi un titre sur lequel Brodsky est davantage présent comme « Coil », « Flower Moon », « Failure Forever » ou « Daimon ») mais heureusement… la claque vint. Il ne fallut en fait que quelques écoutes pour saisir la logique et constater à quel point tout s’assemble finalement harmonieusement et parfaitement.

Il faut cependant accepter que le tempo est plus lourd et lent que ce à quoi Converge nous a habitués. La face frondeuse et vindicative du groupe est parfois loin, et les bostoniens sont joueurs puisqu’ils vont même jusqu’à nous faire croire qu’elle est présente pour mieux s’effacer sur « Viscera of Men » qui démarre comme du pur Converge mais se transforme en fait après quelques secondes seulement en quelque chose de beaucoup plus lourd et atmosphérique dans la lignée du premier titre, sur lequel Chelsea Wolfe vient poser son timbre sombre tandis que Bannon est cantonné à hurler en arrière-plan. Mais le mélange est réhaussé par des chœurs gothiques et même une partie orchestrale de toute beauté qui vient conclure le titre. Puis Bannon se fait plus discret et c’est Brodsky qui entre en scène et mène la danse avec miss Wolfe, Bannon étant alors souvent relégué au rang de hurleur de fond de salle (mais il le fait très bien et ajoute la pièce idéale pour que toutes les pièces du puzzle s’emboîtent). Que ce soit sur « Coil » qui commence comme une ballade avant de s’animer férocement, ou le très beau « Flower Moon » sur lequel son chant se fait lancinant, on se régale de la participation clé de Brodsky dont la voix est reconnaissable immédiatement.

Il n’y a guère que sur « Tongues Playing Dead » et le morceau suivant « Lord of Liars » qu’on retrouve le versant le plus bourrin de Converge, sur un tempo néanmoins plutôt médium et avec un Brodsky (sur le premier) et une Chelsea Wolfe (sur le second) qui viennent jouer (avec brio) les trouble-fête. Puis sur « Failure Forever », un des rares morceaux sur lesquels on n’entend pas Chelsea Wolfe, on commence comme du Cave In avant de terminer comme du Converge, et c’est tout simplement monstrueux. Splendides également les 4 morceaux qui suivent sur lesquels c’est cette fois Chelsea Wolfe qui tient clairement le premier rôle, d’abord en (quasi) solo avec « Scorpion’s Sting », balade crépusculaire de toute beauté puis surtout sur un « Daimon » dantesque, véritable hymne gothique qui voit l’ensemble des participants apporter leur patte exactement comme il le fallait pour sublimer ce titre gothique, mélodique et sombre à souhait. Et ce n’est pas encore fini, les 6min47 magiques de « Crimson Stone » prolongent le plaisir, avant que le timbre de la miss Wolfe soit mis à l’honneur et nous achève sur le très dépouillé « Blood Dawn ».

En un peu moins d’une heure, c’est tout simplement à un véritable orgasme auditif qu’on est convié avec tous ces talentueux acteurs qui ont parfaitement réussi à démontrer que leur association pouvait produire un résultat encore plus impressionnant que la simple somme de leur talent. Il faudrait être fou pour bouder un album d’une telle qualité, album qui se retrouvera en bonne place dans le top annuel 2021.

Ce Bloodmoon : I sera-t-il le prequel d’un futur Bloodmoon : II ? Au vu de la qualité de ce premier volet, on ne peut que l’espérer!

Tracklist :
01 – Blood Moon
02 – Viscera of Men
03 – Coil
04 – Flower Moon
05 – Tongues Playing Dead
06 – Lord of Liars
07 – Failure Forever
08 – Scorpion’s Sting
09 – Daimon
10 – Crimson Stone
11 – Blood Dawn

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1203 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *