Converge – The Dusk in Us

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Style: HardcoreAnnee de sortie: 2018Label: EpitaphProducteur: Kurt Ballou

Déjà 5 ans qui nous séparent du Converge précédent, l’excellentissime All We Love We Leave Behind. Forcément dépasser un opus d’une telle qualité s’avérait d’avance une mission compliquée voire impossible. C’est sans doute pourquoi la première écoute a été pour moi synonyme de déception, déception accentuée par la décision du groupe (qui reste incompréhensible à mes yeux) d’écarter de la tracklist de The Dusk in Us, le pourtant excellent « Eve » qui figurait sur le single « I Can Tell You About Pain » sorti plusieurs semaines avant l’album. Un titre d’une intensité folle, atmosphérique puis juste d’une puissance ahurissante, à mon sens simplement l’un des meilleurs titres de Converge jamais parus.

La déception digérée et l’album écouté à nouveau, difficile de cracher dans la soupe des bostoniens, soupe qu’ils sont toujours les seuls à maîtriser avec autant de brio, et ce, qu’ils misent sur leurs acquis, ou décident de continuer à proposer une évolution intéressante pour marquer leur intention de ne pas rester cantonnés à leur pré carré hardcore (ainsi « Trigger » s’aventure-t-il côté noise).

Pour le reste, et même parsemé de passages mélodiques presque émo (dès l’introductif « A Single Tear »), leur impitoyable hardcore continue ainsi de fonctionner toujours aussi bien, les guitares de Kurt Ballou étant toujours aussi originales et immédiatement identifiables, le chant de Bannon basculant toujours entre férocité inégalée et juste émotion, sans parler de la batterie incroyable du poulpe Ben Koller (qu’on aura pu apprécier aussi sur War Moans le fantastique deuxième album de Mutoid Man sorti aussi en 2017).

Grande force des albums de Converge depuis maintenant plusieurs albums (et qui me font largement préférer les albums plus récents à ceux de la première période du groupe, plus chaotique du groupe –Jane Doe inclus) on retrouve à nouveau ici un très juste équilibre entre morceaux de pure hargne hardcore à la Converge (« Eye of the Quarrel », « Arkhipov Calm », « I Can Tell You About Pain », « Wildlife », « Broken by Light » ou « Cannibals », tous totalement irrésistibles) et d’autres plus pesants et lents (toute proportion gardée, les accélérations restant fréquentes) comme « Under Duress »,  « Murk & Marrow » ou le conclusif « Reptilian » aux frontières du sludge.

Le groupe pousse même son évolution un cran plus loin encore, sur « The Dusk in Us » d’abord, puis sur « Thousands of Miles Between Us », deux morceaux mélodiques et très émotionnels, sur lesquels Jacob Bannon balance un chant clair qui lui sied bien. Des morceaux idéalement placés à mi-parcours et juste avant le final de l’album, qui représentent des bouffées d’oxygène dans une atmosphère par ailleurs toujours aussi asphyxiante, même si au final ce ne sont certainement pas les morceaux les plus intéressants du groupe (et qu’ils n’atteignent pas l’intensité dangereuse de « Eve »).

The Dusk in Us est au final un excellent album, peut-être pas le meilleur de la riche discographie du groupe, mais un album qui saura sans mal nous faire patienter jusqu’au prochain et qui permet au groupe de maintenir le niveau de qualité toujours très largement au-dessus de la mêlée.

Tracklist:
01. A Single Tear
02. Eye of the Quarrel
03. Under Duress
04. Arkhipov Calm
05. I Can Tell You About Pain
06. The Dusk in Us
07. Wildlife
08. Murk & Marrow
09. Trigger
10. Broken by Light
11. Cannibals
12. Thousands of Miles Between Us
13. Reptilian

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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