Meshuggah – Catch 33

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Style: thrash destructuréAnnee de sortie: 2005Label: Nuclear Blast

J’étais vraiment très impatient de découvrir la nouvelle livraison des géniaux suédois de Meshuggah, tant je vénère littéralement Destroy Erase Improve et Chaosphere, et dans une moindre mesure Nothing et tant leur talent et leur identité forte et unique ne sont aujourd’hui plus à remettre en cause.

Cela étant dit j’avoue avoir été quelque peu circonspect voire inquiet à l’annonce de ce Catch 33, annoncé comme composé d’un seul morceau très expérimental et bien barré. Car si l’expérience I (déjà un seul morceau de 21 minutes) était intéressante, je ne voyais pas forcément l’utilité de reproduire le même concept sur une plus longue durée.

En fait l’album se compose effectivement d’une seule plage (découpée en 13 pistes heureusement), même si on peut voir la piste 7 (« Mind’s Mirrors ») comme une plage de repos tant elle ne présente que peu d’intérêt musicalement parlant, sinon d’entendre Jens Kidman parler avec une voix complètement déformée par un vocoder. En fait c’est bien simple la 1ère moitié de l’album est d’une platitude exaspérante et aurait pu disparaître purement et simplement.

C’est que Catch 33 démarre seulement réellement avec « In Death – Is Death », avec ses riffs tordus et bien intenses qui finissent par retomber sur le thème de l’album, la seule ligne directrice de l’ensemble, ces espèces de riffs malsains qui viennent doubler les délires rythmiques et guitaristiques de nos joyeux lurons. A partir de là il est vrai que tout va crescendo et la folie qui caractérise si bien Meshuggah s’empare de l’album qui devient vraiment intense avec pour point d’orgue un « Personae Non Gratae » à la rythmique quasiment tribale proprement stupéfiante et un « Dehumanization » terrifiant. « Sum » va clore le bal, toujours aussi malsain et étouffant avant de s’achever en douceur comme pour tenter de reposer un auditeur passablement hypnotisé et anéanti par ce qu’il vient de subir. Jamais la musique du groupe n’aura en effet été aussi épuisante et éreintante.

La puissance et la folie sont donc bien là. Reste une donnée importante pour moi : on me dit que cet album est trippant, lancinant, hypnotique. J’imagine que c’est sans doute vrai pour certains… Le problème, c’est que personnellement je m’ennuie à son écoute. Après 10 minutes, j’ai déjà envie de me remettre un bon DEI ou un Chaosphere.
En fait, dans l’esprit, c’est un album qui est davantage à rapprocher du Sol Niger Within de Fredrik Thordendal’s Special Defect (le projet solo de Fredrik Thordendal le guitariste déjanté du groupe), mais en beaucoup moins réussi de mon point de vue. Car autant Sol Niger Within malgré le caractère également indigeste de certains passages (qui a dit le passage de l’orgue ??) contient des moments de pur génie, et brille par la variété et la folie de certains passages, autant ce Catch 33 n’est que trop rarement brillant à mon goût.

Au final Meshuggah aurait peut-être du simplement alléger son propos et faire de ce Catch 33 un autre EP, jumeau « maléfique » de I, ce qui l’aurait probablement rendu beaucoup plus digeste et intéressant à mon avis. En tout état de cause, on est loin du génie et de la « grâce » qui semblaient habiter les suédois sur les 3 albums précités, DEI, Chaosphere et Nothing.

Certes cet album n’est en aucun cas mauvais. M’est avis que Meshuggah n’est pas un groupe qui peut pondre un « mauvais » album. C’est en tout cas à mon avis son album le moins inspiré et le moins passionnant. La question qui mérite aujourd’hui d’être posée est de savoir si Meshuggah n’a pas tout dit et n’est pas en train de commencer à se mordre la queue. Pour le savoir il faudra sûrement attendre le prochain album qui devrait, paraît-il, voir le groupe revenir à un format plus « normal », là où ce Catch 33 ne serait semble-t-il qu’une parenthèse, un trip à part. L’avenir nous le dira donc mais j’espère que ce groupe unique n’a pas fini de me faire – pardonnez moi l’expression – « bander »… Pour ce coup c’est raté.

PS : La note peut paraître sévère pour du Meshuggah mais elle est à la hauteur de ma déception.

  1. autonomy lost
  2. imprint of the un-saved
  3. disenchantment
  4. the paradoxical spiral
  5. re-inanimate
  6. entrapment
  7. mind’s mirrors
  8. in death – is life
  9. in death – is death
  10. shed
  11. personae non gratae
  12. dehumanization
  13. sum
krakoukass

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krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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8 Commentaires

  1. Marc says:

    D’accord avec ta chro. Ce n’est pas mauvais, mais… décevant décevant décevant… 14 pour moi.

  2. jonben jonben says:

    Bon si j’avais fait la chro, j’aurais été plus positif, la note aurait tourné autour de 15 mais c’est clair ce n’est pas leur oeuvre la plus importante.

  3. Ocean? says:

    Ouaip ok avec cette note. A vrai dire je ne l’ai écouté que 2 fois, mais il saoule. Ptêtre aussi la faute à tous ces groupes qui font du méchouga, plus ou moins brillament, et qu’on se coltine à tout va…
    Sinon, sieur Krakoukass, le passage de l’orgue sur Sol Nigger Within est exceptionnel, l’un des points d’orgue (mouahahaha) de cet album d’anthologie !
    Inculte va ! :D

  4. cava76 says:

    voila un groupe qui me donne désormais plus l’impression de checher l’orginalité plutôt que la qualité musicale, en fin de compte ils tournent en rond parce que ça fait plus penser à nothing qu’autre chose finalement … et c’est pas le fait de n’avoir qu’un seul tire qui changera quelque chose (c’est vraiment un gadget cette histoire) … inécoutable pour moi. Même si j’ai aimé Destroy et DEI .

  5. kollapse says:

    Ben moi au contraire de vous, je le trouve mortel cet album. Certes au début fallait « digérer » le monstre mais au fil des écoutes je me suis mis à apprécier, aimer pour finalement adorer ce skeud. Ce « catch33 » est peut-être leur disque le plus « éprouvant », le plus exigeant à ce jour, mais je pense que ceux qui survivront seront récompensé comme il se doit…et je le suis, moi!17.5/20.

  6. Ocean? says:

    Si ya qq’un qui ‘na pas de place, je revends la mienne, cf forum ;-)

  7. zurb says:

    kollapse -> « leur disque le plus « éprouvant » » tu rigole ou quoi?
    Bon, moi j’aimerais apporter une précision concernant le fameux concept de l’album, à savoir un seul morceau découpé en 13 parties. N’importe quoi! Il n’y a que 4 morceaux sur cet album, je m’explique :

    Il y a un premier morceau de 5min découpé en 3 parties.

    Puis un 2ème morceaux de 6min44 lui aussi découpé en 3.

    Un interlude totalement moche et superflu.

    Un 3ème morceaux de 15min22 découpé en 2, avec du remplissage de 9min.

    Et un 4ème morceaux de 15min33 découpé en 4, avec 5min de remplissage. (je dis remplissage parce que Meshuggah nous avait habitué à mieux pour les partie « calmes »…

    Tu parles d’un concept ! N’importe quel groupe peut découper leurs propres morceaux en 3. Je pense que dans le concept ils ont été plus loin avec « I ».
    Jamais ils n’égaleront « Chaosphere »

  8. Joss says:

    A ce jour l’album de Meshuggah qui m’a le plus scotché. 1 titre ? 13 titres ? 4 titres ? je m’en tape perso. J’aime le coté hypnotique et progressif et je trouve ça nettement moins abrutissant que Chaosphere (oui oui jetez moi ce que vous voulez) pour lequel il me semblait nécessiter un très gros effort de concentration pour rentrer dedans. Là on est captivé des les premières rythmiques. Le passage (morceau ? plage ?) « The paradoxical spiral » est totalement hypnotique. Un bon « yeah » pour moi donc.

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