Bad Omens – Concrete Jungle [THE OST]

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Style: Fusion Metalcore / Pop / Electronique Annee de sortie: 2024Label: Sumerian Records

(Damned, ma crédibilité trve, probablement déjà bien entamée, va encore en prendre un gros coup après la triplette de chroniques de Windwaker, Bring Me The Horizon et aujourd’hui Bad Omens).

C’est une semaine après le nouvel album de Bring Me The Horizon, l’excellent NeX GEn, soit le 31 mai 2024, que paraissait cet album des américains de Bad Omens, Concrete Jungle [THE OST]. Et s’il est particulièrement intéressant de le mentionner, c’est parce que les deux albums partagent de vraies similitudes de style d’abord, mais également dans la forme. Une même imagerie japonaise, bien que moins manga/bd pour Bad Omens en tout cas à première vue s’agissant de la pochette (que je trouve superbe s’agissant de celle de l’album dont on parle aujourd’hui). Mais il s’avère que les américains ont justement pensé ce nouvel album comme la bande originale d’une BD (une vraie BD qui est d’ailleurs en vente sur le site de Sumerian Records), permettant de tracer un parallèle entre les deux projets, ce côté « fausse BO » étant présent sur les deux albums.

Autre similitude (quelque peu liée à la précédente s’agissant de BMTH) : la façon dont les titres sont libellés avec ce côté geek moderne, cette alternance de majuscules et minuscules pour BMTH de même que l’utilisation des « [ost] » pour taguer les morceaux instrumentaux de transition, idée que l’on retrouve chez Bad Omens avec ces « C:\ » qui rappellent le temps (pour les vieux comme moi) des ordinateurs sous MS-DOS.

Une étonnante proximité alors que les albums sont parus à une semaine d’intervalle, qui semble laisser penser à une simple (mais néanmoins troublante) coïncidence, et pas une intention de plagier ou, le mot étant un peu fort, d’imiter son camarade de l’autre côté de l’atlantique. D’autant que l’album de BMTH est sorti très soudainement (même si certains « singles » étaient déjà sortis depuis un moment).

Je n’ai pas encore parlé des featurings également nombreux sur ce disque de Bad Omens, comme sur l’album de BMTH, mais on y reviendra…

Au-delà des parallèles inévitables avec BMTH, cet album de Bad Omens est lui aussi vraiment excellent et d’une variété assez impressionnante. Mais avant d’en arriver à palabrer sur l’album, petite présentation du groupe, si (comme moi il y a encore quelques semaines) vous ne le connaissez pas encore. Bad Omens a été formé en 2015 aux Etats-Unis à Richmond, et est mené par le multi tatoué (comme Oli Sykes) Noah Sebastian, chanteur du groupe de son état. Le groupe a sorti 3 albums, et s’inscrit dans une veine metalcore/alternative très reminiscente du style de BMTH justement. Son dernier album en date (avant celui qui nous occupe), sorti en 2022 sur Sumerian Records (comme les précédents), s’intitule the Death of Peace of Mind et représente le dernier stade de son évolution vers quelque chose de (comme BMTH) moins metalcore et encore plus mélodique.

Ce nouvel album (qui n’en est pas tout à fait un, mais s’avère plus un projet collaboratif) Concrete Jungle (à l’origine le titre d’un morceau de The Death of Peace of Mind), pensé comme une BO comme déjà dit, se découpe en 3 séquences distinctes : la première présente des morceaux inédits du groupe (9 tout de même, dont deux instrumentaux très électro et excellents) sur lesquels viennent parfois lui prêter main forte des invités divers et variés. La deuxième séquence présente 6 morceaux du dernier album en date du groupe, remixés ou/et réarrangés avec là aussi quelques invités pour accentuer la distinction avec les morceaux originaux.

La dernière séquence voit le groupe proposer 8 titres en version live. Je ne m’appesantirai pas sur cette séquence qui n’a pas grand intérêt à mon sens (il faut dire que je n’ai que peu d’affection pour les albums live) bien qu’elle ravira peut-être les amateurs, pour me concentrer sur les deux premières.

La première séquence présentant des morceaux inédits illustre bien l’ouverture d’esprit du groupe (et celle nécessaire pour l’apprécier probablement) en tapant dans un style souvent très électronique, mais néanmoins assez agressif et « metal », à l’image de ce « V.A.N. » (acronyme pour Violence Against Nature) qui ouvre le bal et sur lequel on retrouve l’omniprésente Poppy qui tient d’ailleurs quasiment seule le crachoir sur le titre. Comme souvent son style vocal évoluant entre naïveté enfantine et cris rageurs, fonctionne très bien.

On retrouve également le groupe de metalcore américain Erra qui apporte beaucoup de muscle sur le bien vénère « Anything > Human », de même que la participation forcément plus hip-hip de Bob Vylan dont le flow peut être apprécié sur « Terms & Conditions ». Les anglais de Wargasm viennent aussi prêter main forte à Bad Omens sur « Hedonist [Recharged] » dans leur style de prédilection habituel entre metal et électronique avec une chanteuse criarde et surexcitée, tandis que la chanteuse (inconnue au bataillon pour moi) iRis.EXE s’illustre très bien sur le très électronique « Nervous System » qui clôture la séquence.

J’ai déjà évoqué les très bons titres électro « Loading Screen » et « Digital Footprint » qui sont instrumentaux mais n’en sont pas moins super accrocheurs et réussis. Mais évidemment le clou du spectacle de cette première séquence c’est le fantastique titre en collaboration avec Health, le groupe américain qui transforme décidément (presque) tout ce qu’il touche en or. L’échange vocal entre Jake Duzsik et Noah Sebastian, et leur osmose, s’avèrent tout simplement parfaits, faisant de ce titre LE grand moment de la première séquence. A côté de ce titre l’inédit sans invité « Even » fait pâle figure et s’avère le titre le moins réussi de la séquence. Une première séquence qui n’en reste pas moins excellente et s’écoute avec beaucoup de plaisir.

Après l’interlude « C:\Projects\CJOST\FINDPEACE », on entre avec « Artificial Suicide [Unzipped] » dans la séquence suivante qui voit le groupe proposer des versions remixées de 6 titres de son dernier album en date avec l’aide de plusieurs artistes. On commence avec le furieux « Artificial Suicide » largement accéléré pour l’occasion et rendu beaucoup plus violent et agressif que l’original grâce à la participation de Thousand Below. Les mêmes Thousand Below interviennent aussi sur un « The Grey » également accéléré, mais plus dans un esprit électronique, avec le chant de Noah encore plus trafiqué et aigu que sur l’original. Et c’est encore une fois une belle réussite. Idem pour les deux titres suivants, deux réinterprétations différentes du morceau titre de l’album. Une première version plus émotionnelle et assez proche de l’original signée WE ARE FURY, avec quelques effets électroniques bien amenés, et une version beaucoup plus électro-pop avec une fois encore la voix totalement déformée et suraigue de Noah signée So Wylie. Bizarrement l’enchaînement des deux titres pourtant quasi identiques fonctionne très bien sans qu’on ait vraiment l’impression d’entendre deux fois la même chose. « Bad Decisions » conserve son côté « balade » tout en subissant un lifting pop l’accélérant de façon fort bienvenue (que l’on doit à un(e) dénommé(e) Dahlia) tandis que « Just Pretend » présente une facette beaucoup plus synthwave (qui aurait pu venir d’un titre de Carpenter Brut ou Perturbator) signée Chief avec la participation vocale de Let’s Eat Grandma qui donne lieu à un duo vocal avec Noah, vraiment très réussi. La balade prend vraiment une toute autre dimension que celle de l’album original.

C’est le cas de cette deuxième séquence et de toutes ces réinterprétations globalement très bien vues et réussies qui viennent sublimer les titres originaux.

J’en arrive au bout de cette chronique un peu longue, mais sur laquelle il était difficile, compte tenu de la nature du projet, de ne pas se livrer à un « track by track » un peu fastidieux. En espérant qu’elle donne néanmoins envie à certain(e)s de se risquer à l’écoute de cet album que, vous l’avez bien compris, je trouve pour ma part vraiment très réussi. Selon les moments je l’ai même trouvé pontcuellement supérieur à l’album de BMTH, mais j’estime que ce sont vraiment deux albums complémentaires qui régaleront sans nul doute les amateurs (pas allergiques à l’électronique) de ce genre de musique.

A noter que le groupe qui devait se lancer dans une grande tournée européenne à l’été 2024, a été contraint d’annuler cette dernière, en raison des problèmes de santé (apparemment mentale) de leur leader Noah, qui semble se débattre avec ce type de difficultés depuis plusieurs mois/années. En espérant que les choses s’arrangent et que cette tournée puisse avoir lieu à un autre moment car on peut imaginer que beaucoup de titres de ce projet et de l’album précédent puissent très bien fonctionner en live (ce que permet d’ailleurs de constater la 3ème séquence de Concrete Jungle [THE OST]).

Tracklist :
1. C:\Projects\CJOST\BEATDEATH
2. V.A.N (feat. Poppy)
3. The Drain (feat. HEALTH, Swarm)
4. Terms & Conditions (feat. Bob Vylan)
5. Hedonist [Recharged] (feat. WARGASM)
6. Even
7. Loading Screen
8. Anything > Human (feat. Erra)
9. Digital Footprint
10. Nervous System (feat. iRis.EXE)
11. C:\Projects\CJOST\FINDPEACE
12. Artificial Suicide [Unzipped] (feat. Thousand Below)
13. The Grey [Unzipped] (feat. Thousand Below)
14. The Death of Peace of Mind [We Are Fury Patch]
15. The Death Of Peace Of Mind [So Wylie Patch]
16. Bad Decisions [Lofi] (feat. Dahlia)
17. Just Pretend [Credits] (feat. Let’s Eat Grandma, Chief)
18. C:\Projects\Cjost\Clearmin
19. Artificial Suicide [Live 2024]
20. Like A Villain [Live 2024]
21. The Grey [Live 2024]
22. What Do You Want From Me? [Live 2024]
23. Nowhere To Go [Live 2024]
24. V.A.N [Live 2024] (feat. Poppy)
25. The Death of Peace of Mind [Live 2024]
26. Just Pretend [Live 2024]

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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