Unfold – Aeon Aony

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Style: hardcore/metal/doomAnnee de sortie: 2003Label: Division

Le rock suisse est à l’honneur cette année. Pendant que The Evpatoria Report sort son premier album, de son côté Impure Wilhelmina refait parler de lui avec L’amour, la mort,l’enfance perdue.

Unfold, quant à eux, ont malheureusement splitté l’année dernière, certains d’entre eux donnant naissance à Vancouver (avec des membres d’Iscariote et Impure Wilhelmina) mais ce qui nous intéresse est que le dernier album du groupe, Aeon Aony, sorti en 2003, vient enfin d’être édité en Angleterre par Codebreaker Records puis aux Etats-Unis par Earache, et revient dans nos contrées en import.

Aeon Aony est le fruit d’une assez longue gestation, plus d’un an de travail… Une gestation difficile pour un accouchement dans la douleur semble-t-il. Je qualifierais volontiers la musique des suisses de « massive hardcore », non seulement par soucis esthétique mais avant tout pour souligner l’aspect lourd et douloureux de la chose.

Unfold produit une musique colossale et malade, en puissance et en détresse. Il suffit d’écouter les hurlements du chanteur pour se convaincre de la perdition dans laquelle il se trouve. Le reste est sombre, lourd, on baigne dans une espèce de doom/hardcore ou plutôt un brutal néo alourdi de quelques tonnes, au pouls ralenti… Ma description n’est pas très parlante ?? Alors prenez les moments les plus lourds et criards de Breach : vous y êtes.

L’atmosphère est tellement pesante qu’elle en devient étouffante. Un côté noise se fait largement sentir tout au long de l’album, que cela soit dans l’union d’accords dissonants ou les progressions; il ajoute une sensation éprouvante à celle d’étouffement, ce qui appuie davantage l’idée de l’accouchement douloureux. Malgré tout cela on ne peut s’empêcher de rester scotcher, d’attendre la suite et de se délecter de ce violent témoignage musical.

Le groupe préserve des interstices plus aérés dans les quelques 60 minutes de l’album . On peut noter, à ce titre, le clavier dans l’exquis « Baron Rouge », le superbe interlude « Enter Sinus » ou encore la mise en bouche de l’ombrageux « Phantom Structures ». Cette chanson a comme autre particularité de voir apparaître une section de cordes. Le résultat est d’ailleurs saisissant.

Sinon au niveau du son, on note la présence très marquée de la basse, saturée à souhait; c’est à elle que l’on doit la lourdeur générale. La batterie, elle, jouit d’un son particulièrement attrayant, à la fois brut et travaillé; le travail sur les caisses claires est remarquable, les effets sur celles-ci la font ressortir et ajoutent à l’ensemble un aspect plus industriel et concourent à donner un aspect massif à l’ensemble.

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller vivement cet album qui n’est rien de moins que l’un des meilleurs disque que j’ai eu l’occasion d’écouter dans le style. Et tant que vous y êtes jetez une oreille sur leur disque précédent.

A noter que la pochette et tout l’artwork intérieur sont absolument superbes, fait de pliages/découpages originaux…

  1. medusa . euryale . sthenyo
  2. i miss you my dallas
  3. baron rouge
  4. superman diabolico
  5. we remember the king
  6. sabres silas
  7. enter sinus
  8. phantom structures
  9. rythm, slayer, olé
  10. the templar’s lamina
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9 Commentaires

  1. Neurotool says:

    Encore un excellent album! J’avais eu tendance à le délaisser, un peu noyé dans la masse des sorties noise/hardcore mais c’était une erreur.
    Il est différent de l’album précédent qui était beaucoup plus « in your face ». Celui-ci est un incontournable et je sens le statut de groupe culte planer au dessus de ce groupe…
    A noter que leur discographie compte également un split excellent avec SHOVEL(également splité…)

  2. fewz says:

    shovel est lui aussi devenu un groupe culte… ils sont pas forts ces petits suisses qd mm!
    sinon, oui, Aeon Aony est sans doute le genre d’album qui va devenir culte, sans vraiment savoir pourquoi… sûrement le syndrome du split… mais plus sûrement, ce syndrome aidé de la qualité certaine du disque…

  3. Crusto says:

    Pareil que Neurotool, j’ai mis ce disque de coté sans pourtant l’écouter. Erreur car c’est un tres bon disque, personnelle et trs bien produit.

  4. kollapse says:

    Ce disque est excellent, une des références du genre à n’en pas douter. Je mettrai un peu plus que la cote ici mise, un bon 17/20 me conviens mieux pour ma part.

  5. fewz says:

    eh oh, pour une fois qu’on ne surnote pas, tu vas pas saouler kollapse… ;)

  6. kollapse says:

    Bah non justement dans ce cas-ci ça serait pas vmt surnoté:-). Enfin ça ne reste que mon avis, je ne vais pas renier toutes tes futures chros tout ça parce-que tu n’as pas mis la cote que personnelement je lui aurait attibué;). Enfin, quoique…

  7. damienluce says:

    Gigantesque, pesant, dramatique… La suisse montre une fois de plus qu’elle possède des entités musicales effrayantes!!! A posséder d’urgence. Aprés « Zatokrev » et « Deadbirds », CODEBREAKER commence sérieusement à se faire un nom dans la musique trés trés lourde!!!

  8. Shadow says:

    Argh… j’aurai du me tenir au jus… Pourquoi ils ont splittés, bordail!!!
    Sinon, il ne faut pas oublier de citer Abandon qui est à mon sens, la plus belle signature du label Codebreaker jusqu’à présent!

  9. fewz says:

    j’ai du malavec les notes…c’est vrai qu’un bon 17 aurait été de mise!..autant pour moi

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