Après Dismal Fucker (2013) et sa ragoûtante pochette, le trio allemand Nightslug passe la seconde avec Loathe, nouvel album sortant conjointement chez Broken Limbs, Dry Cough ainsi que chez les montpelliérains Lost Pilgrims. Si leur premier album donnait dans la singerie de Grief aussi jouissive que basse du front, Loathe démontre que définitivement, le gras c’est la vie !
Le sludge nourri au crust/punk/hardcore évite toute redite, joue sur les larsens et les dissonances et enquille des titres aux tempos on ne peut plus binaires sur lesquels l’ami J. Slug donne dans le râle rugueux, noyé dans la disto. Sa guitare a, elle, bien mariné dans du saindoux infusé à l’huile de vidange tandis que la basse tenue par P. Slug racle bien le sol dans un fracas métallique donnant parfois un côté limite industriel à ces rythmiques répétitives (sentiment confirmé pendant le bien nommé Pure et ses réminiscences à peine cachées de, devinez qui… Godflesh pardi !). Le troisième larron à la batterie, F. Slug de son petit nom, donne la plupart du temps une cadence infernale quasi punkoïde à ce bouzin aux effluves nauséabondes, même s’il apprécie s’y vautrer (le lourdingue Disease et ses accents d’Electric Wizard), on y patauge plus souvent avec véhémence, mais au fond, le résultat est le même: ça colle et on s’en fout partout.
Grief vient toujours à l’esprit, tout comme EyeHateGod, mais Nightslug se montre davantage aventureux grâce à cet aspect urbain rayon métallurgie faisant la différence. Un album brut, hostile, sale, vicieux, et assez douloureux mine de rien, qui devrait aisément trouver sa place dans la discographie de tout amateur de froid gras…
- Vile Pigs
- Loathe
- The Thrill Is Gone: Repulsion
- Under A Bane
- Disease
- Pure
- Tainted Throne