Mini-bémol d’entrée en découvrant le visuel de ce Null Apostle, la trop forte ressemblance de la cover avec celle de Cette Erosion de Nous-Mêmes de Nesseria (toutes deux réalisées par Alex Eckman-Lawn qui a un peu trop recyclé ses idées/couleurs à mon goût) font partir sur un léger apriori. Un détail qui va heureusement être balayé par le son qu’il contient ! Découvert en 2015 avec l’EP Mantras Of Self-Loathing, Bridge Burner revient avec un premier long-format suite à sa signature sur l’excellent label australien Art As Catharsis. Désormais un peu plus exposés, les néo-zélandais reprennent les choses là où elles avaient été laissées, ni artifice ni chichi, Null Apostle est méchant, frontal, avec une puissance sonore revue à la hausse.
Une fois encore, nous sommes avec Bridge Burner à la croisée des genres. Leur potion magique a été préparée avec divers ingrédients: black et death metal étant délayés dans un crust/d-beat tirant volontiers vers le grindcore. Autant dire que ce Null Apostle est virulent, et pas qu’un peu ! Chaque morceau passant semble augmenter le niveau de violence, une violence d’ailleurs personnifiée par son vocaliste passant de hurlements « core » à des éructations bien grasses, en passant parfois par d’autres plaisirs comme ces cris plus aigus sur « Keelhauler », voire cet original chant plaintif pendant « Cultfathers ». Derrière lui, les riffs délivrés sont d’une puissance inouïe, allant du gras-double du sludge/doom à des accélérations fatales black metal sans oublier quelques breaks bien sentis. Seul « Howling Beneath The Earth » viendra briser ce modèle via un doom presque minimaliste, courte respiration servant en réalité d’intro avant l’incroyable morceau-titre servant de conclusion.
Bref, Bridge Burner n’est définitivement pas là pour rigoler. Ces nihilistes néo-zélandais livrent là un premier album hostile, bestial et possédant une ambiance fortement malsaine. Ne jamais juger un livre à sa couverture ! Une confirmation sans aucune faute de goût, même s’il est très âcre et qu’il reste en bouche longtemps après l’écoute.
- The Blood Easily Follows
- The Blood Never Lies
- Keelhauler
- Witches Alone
- Illness And Loathing
- Cultfathers
- Howling Beneath The Earth
- Null Apostle