Deux ans après son premier album (contenant l’EP MMXV ainsi qu’un enregistrement live d’une répétition simplement nommé Rehearsal), les toulousains de Soyuz Bear reviennent avec une nouvelle livraison (ou premier véritable album), constituée d’un sludge doom aussi massif et sauvage que l’animal qui leur sert de patronyme.
Comme les amateurs du genre le savent, les fondements principaux du sludge sont la pesanteur et l’inconfort. Ce que le quartet toulousain applique dès les premières secondes du morceau-titre. « Black Phlegm » débute en effet par un larsen bien douloureux, les oreilles vrillent déjà, les hostilités sont lancées. Les gros riffs qui suivent sont ultra lourds, crades, bien poisseux, idéalement accompagnés par une voix arrachée pleine de ressentiment envers l’humanité (ce qui est vérifiable dans les lyrics).
Pendant une demi-heure, on tente de s’extraire de la douloureuse mélasse souvent rampante d’inspiration Dopethrone, Bongzilla, Weedeater ou Eyehategod. Chose que l’on parvient à faire car Soyuz Bear ne se contente pas de répéter des plans convenus à l’envi mais surprend parfois via des accélérations « Motörheadiennes » (« Human Vanity ») qui complètent idéalement les moments lourds et lents, plus communs au style. Ainsi on se sort de l’écueil de la linéarité inhérente au style grâce à ces variations rythmiques bienvenues, ainsi qu’une ambiance délétère savamment dosée (notamment sur le grésillant interlude « S.W.T.V.M » contenant des samples vocaux).
Maîtrisé de A à Z, Black Phlegm est une excellente découverte prouvant une fois de plus que la France est très loin d’être ridicule dans cette scène sludge/doom. Des ours toulousains à surveiller !
- Black Phlegm
- Human Vanity
- Dying People
- Scrub
- S.W.T.V.M
- Swollen
