End n’est pas The End. A la découverte de la cover de cet album, j’ai cru l’espace d’un instant au retour de The End, excellent groupe de mathcore ayant fait les beaux jours de Relapse Records et désormais inactif. Un petit ascenseur émotionnel (car ce groupe était du genre fabuleux) compensé par la découverte du line-up de ce tout jeune groupe sans The, qu’on peut même qualifier de « super-groupe » étant donné le pedigree de ses membres: Brendan Murphy (Counterparts), Will Putney (Fit For An Autopsy, officiant aussi comme producteur pour de nombreux groupes), Jay « hay » Pepito (Reign Supreme, ex-Blacklisted), Greg Thomas (autrefois dans Misery Signals et Shai Hulud) et Andrew McEnaney (Trade Wind, ex-Structures), bref de l’expérimenté.
Pour leur premier EP, ce quintet de choix a décidé de lâcher tout ce qu’il a de plus vicieux. Et le résultat se marie parfaitement avec le côté moderne de leurs groupes originels. Pensez Gaza/Cult Leader, pensez Nails et tout le tintouin brutalo-chaotique de ces dernières années, End semble entreprendre les mêmes envies, or on retrouve derrière cette extrême fureur un aspect plus mécanique (avec pas mal de douloureux breakdowns) et des réminiscences de groupes références du metalcore (le vrai) de la grande époque: de Zao à Will Haven en passant bien sûr par Shai Hulud ou encore The Red Chord, soit la frange radicale du genre. Bref, un mix « tradition/modernité » qui fonctionne.
Les six titres de cet EP sont, vous l’aurez compris, autant de mandales enrobées de haine et saupoudrées de ce qu’il faut de dissonances. End va vite, part dans des embardées à toute berzingue tout en appuyant fortement sur sa basse et sur les cassures rythmiques. Pris dans un tourbillon surpuissant, on ne sait plus trop où donner de la tête tant le mélange d’agression et de déstructure est impressionnant. Unique moment de respiration, la conclusion « Survived By Nothing » laisse dans sa seconde partie les notes durer un peu plus longtemps, telle une version sludge (très convaincante !) du groupe, avec onde malfaisante dans le fond.
Ce monstrueux premier EP est une tartine de violence délivrée sans retenue aucune. Après Helpless (dont la cover du dernier album semble apparaître telle une version simplifiée de celle-ci !), voici une nouvelle révélation du genre chaotico-lourdingue qui semble partir sur de très bons rails. En croisant les doigts pour que leur nom ne soit pas prémonitoire, on va sagement attendre la suite (en trépignant un peu quand même).
- Chewing Glass
- Usurper
- Love Let Me Die
- From The Unforgiving Arms Of God
- Necessary Death
- Survived By Nothing