Bon c’est pas le tout et je sais pas pour vous mais moi je reconnais avoir parfois besoin de débrancher le cerveau et de me faire plaisir avec une galette immédiate, des mélodies faciles, des riffs accrocheurs et une voix flatteuse. Et en ce qui me concerne, le petit plaisir du moment, je le dois à Underoath, groupe dont j’avais en 2006 apprécié mais sans + l’album Define the Great Line, dont je n’avais pas du tout suivi la suite, et dont je n’attendais par conséquent strictement rien en 2018.
D’autant que le groupe avait splitté en 2012 (le dernier album datait de 2010) avant d’annoncer son retour en 2015. Retour qui a finalement mis du temps à se concrétiser sur le plan discographique, et est donc arrivé cette année, après 8 ans de silence musical.
Je le disais en introduction, pas la peine de se le cacher, Underoath fait dans le direct, l’accrocheur. Associés autrefois à l’émo et au post-hardcore chrétien, ils ont semble-t-il décidé de proposer une formule encore plus directe, à base de couplet/refrain répétés, qui les rapproche furieusement d’une certaine frange du néo-métal, à l’image du single « Rapture » aussi efficace que simple et prévisible. Il est à craindre que les fans de l’ancien Underoath soient fortement désappointés par cette nouvelle orientation très radiophonique, car on pense beaucoup à That’s the Spirit, dernier album en date de Bring Me the Horizon, assez similaire en terme d’esprit, d’instrumentation (guitares, clavier, sons électro occasionnels) et d’efficacité sans fioriture (« putassière » diraient même les plus critiques).
C’est simple si ce titre vous donne déjà envie de vous défenestrer inutile de tenter l’écoute du reste de l’album qui n’a rien de bien différent à proposer. Pour qui recherche un bon disque « big mac » de néo efficace, Erase Me devrait en revanche aisément faire le job pour quelques semaines (la durée de vie d’un tel disque étant par définition assez limitée dans le temps) d’autant que la formule est d’une remarquable efficacité, les refrains étant quasiment tous imparables (mention spéciale à « Ihateit »), très bien chantés par un Spencer Chamberlain bien en voix. Assurant parfaitement les passages les plus pop (« No Frame » ou « I Gave Up ») le blondin ne rechigne pas non plus à se laisser aller ponctuellement à quelques cris ou hurlements conformément à la tradition dans le genre (cf « On My Teeth » ou « Hold Your Breath » pour exemples).
Nostalgiques du néo-métal à l’ancienne vous trouverez sûrement de quoi vous contenter dans cette petite galette bien calibrée et sans prétention de 11 titres et 40 minutes au compteur, qui ne marquera forcément pas durablement les esprits et ne révolutionnera aucunement la musique en 2018.
Tracklist :
1 – It Has to Start Somewhere
2 – Rapture
3 – On My Teeth
4 – Wake Me
5 – Bloodlust
6 – Sink With You
7 – Ihateit
8 – Hold your Breath
9 – No Frame
10 – In Motion
11 – I Gave Up