Underoath qui sort un nouvel album, on est loin de l’évènement de l’année soyons clairs. Reconnaissons cependant que le précédent album des américains sorti il y a 4 ans, était plutôt réussi dans un genre très « fast food music ». La prise de contact avec ce Voyeurist se fait évidemment d’abord par la pochette, pour le moins… moche. Une mochette déjà aujourd’hui et il y a fort à parier que ce type d’effet visuel déjà cheap et daté aujourd’hui aura pris encore plus cher d’ici 3-4 ans. Bref, mauvais départ les gars, mais ne nous arrêtons évidemment pas au plumage pour nous intéresser au contenu.
Petite surprise lorsque démarre « Damn Excuses », avec le ton du chant de Spencer Chamberlain qui apparaît immédiatement considérablement durci et qui le restera sur tout le morceau avec en fond un metalcore couillu et direct à l’avenant. Mais lorsqu' »Hallelujah » démarre, on revient à un registre très direct et assez néo-métal, avec des vocaux alternant davantage les passages clairs (avec des intonations vocales évoquant le chanteur de Stabbing Westward) et les autres plus agressifs. Comme le confirme le titre suivant (« I’m Pretty Sure I’m Out of Luck and Have no Friends »), qui adopte pendant plus de deux minutes un registre plus atmosphérique et calme, Underoath semble en fait vouloir faire preuve sur Voyeurist de davantage de variété que sur Erase Me. Intention louable, qui les rapproche potentiellement dans la démarche de celle d’un Bring Me the Horizon (en particulier sur le très varié et excellent Amo) malheureusement la réussite n’est pas vraiment au rendez-vous et c’est finalement dans les titres les plus néo-métal que les américains marquent leurs quelques points (par exemple sur le très bon – mais aussi très générique – « Thorn » ou un peu plus loin sur « Take a Breath »), les titres les plus agressifs (« Cycle » sur lequel Ghostemane fait un featuring sur ce passage trap/rap qui a le mérite de casser un peu la routine metalcore bas du front du titre) ou les plus atmosphériques (« I’m Pretty Sure I’m Out of Luck and Have no Friends » donc ou (« (No Oasis) ») se révélant finalement assez anecdotiques et peu marquants.
On aurait donc tendance à préférer quand Underoath assume ses véilléités néo-métal sans essayer de se donner faussement bonne conscience en jouant la carte de l’expérimentation ou en tentant de se faire plus subtile et atmosphérique que ses qualités lui permettent de l’être. Cependant, même dans le registre le plus basique il faut bien se rendre à l’évidence : Erase Me était beaucoup plus percutant (le très Linkin Park du pauvre (jusque dans le titre lui-même!) « Numb » illustrant bien la déroute du songwriting). Résultat, on s’ennuie assez vite, et arriver au bout de l’album s’avère finalement difficile alors que l’album fait à peine plus de 38 minutes. Et je n’ai pas encore évoqué le cas « Pneumonia », morceau conclusif de plus de 7 minutes qui tente une fois encore de se faire atmosphérico-expérimental tout en incluant des passages plombés, mais qui ne parvient jamais en réalité à nous emporter.
Vous l’aurez compris, cette cuvée 2022 s’avère bien fade et devrait probablement assez vite être oubliée… Il y aura c’est certain, beaucoup mieux à se mettre dans les oreilles cette année y compris au sein même de ce genre de musique (ne serait-ce que si Bring Me the Horizon sort un nouvel album en 2022 ce qui devrait en principe être le cas) !
Tracklist :
01 – Damn Excuses
02 – Hallelujah
03 – I’m Pretty Sure I’m Out of Luck and Have no Friends
04 – Cycle (Feat. Ghostemane)
05 – Thorn
06 – (No Oasis)
07 – Take a Breath
08 – We’re All Gonna Die
09 – Numb
10 – Pneumonia