Originaire de Zagreb, Hesperian Death Horse est un groupe en place depuis 2012, délivrant un post-metal aux contours expérimentaux-avantgardistes. Živ (« Vivant »), leur second album (après Mrtav, « Mort » en croate), prend le pari d’installer une atmosphère où les dissonances sont reines, accompagnant quatre compos marquées par un sens de la noirceur très développé (pourtant un peu moins marquée que sur son prédécesseur). En tous cas, les paysages sonores dessinés par les croates sont assez exigeants et demandent une attention spéciale pour en capter tous les éléments.
Vous l’aurez compris, Živ n’est pas de ce genre d’albums immédiats qui s’apprécient instantanément. Non, cet album mérite de nombreuses écoutes dans de bonnes dispositions avant de réussir à s’immerger totalement dans le monde de désolation d’Hesperian Death Horse. « Saol (Part 1: Prizma) » nous plonge pendant quasiment dix minutes dans un vortex étrange, entre le confort cotonneux d’une douce pesanteur et le sentiment d’une oppression constante.
Une ambivalence d’impressions qui se poursuit sur les titres suivants, « Elu (Part 2: Voda) » jouant sur les rythmiques (parfois doomesques, parfois plus black metal) comme sur les vocaux, le tout sur une structure faite de méandres étourdissants. Idem sur « Hayot (Part 3: Mezanin) » juxtaposant ombre et lumière sur fond de discordances nous égarant un peu en chemin. « Liv (Part 4: Horde) » termine cet album de manière assez intrigante entre ses vocaux répétés inlassablement tandis que la rythmique hypnotique nous termine aussi, nous laissant quelque peu hagard.
Živ est un concept-album demandant un véritable investissement de la part de l’auditeur. Complexes et assez perturbantes, ces quatres compos sont difficiles d’accès mais dévoilent leurs charmes au fur et à mesure des écoutes. Une découverte teintée d’exotisme et de pessimisme (jetez donc un œil aux lyrics), pour auditeurs avertis…
- Saol (Part 1: Prizma)
- Elu (Part 2: Voda)
- Hayot (Part 3: Mezanin)
- Liv (Part 4: Horde)