Hundredth – Somewhere Nowhere

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Style: synthpopAnnee de sortie: 2020Label: Autoproduction

Si on m’avait dit il y a cinq ans qu’un groupe comme Hundredth sortirait un jour un tel album, je ne l’aurais jamais cru. Les papas des énervés Let Go (2011) et Free (2015) se sont aujourd’hui totalement apaisés. Le virage shoegaze avait été amorcé par le surprenant mais accrocheur Rare (2017) et la transition se poursuit avec ce Somewhere Nowhere où le groupe (désormais trio) apparaît encore plus méconnaissable. Aujourd’hui libre de toute maison de disque, c’est donc en autoproduction que le groupe de Myrtle Beach (Caroline du Sud, pays des casquettes) délivre un nouvel opus tellement loin de leurs débuts: un véritable album de (synth) pop.

Et oui, ayant montré des belles aptitudes mélodiques sur Rare, celles-ci sont ici lissées au maximum, Hundredth n’hésitant plus à mettre en avant des rythmiques electro tandis que la voix de Chadwick Johnson est quasi intégralement prise dans un voile de réverb. Le choc stylistique est assez violent pour qui espérait un retour aux sources hardcore ou une véritable poursuite dans le shoegaze, le trio s’orientant cette fois vers une synthpop n’oubliant cependant pas les moments éthérés propres façon dreampop.

Les synthés et boites à rythmes prennent donc les devants mais Hundredth demeure efficace grâce à son sens de la mélodie dynamique, toujours très affuté. On a donc une collection de morceaux immédiatement entêtants, tels « Somewhere Nowhere » (bourré d’effets mais plutôt poignant), « Silver » ou encore l’excellent « Slack » (tous deux presque trop faciles avec leur côté electro mis en avant). Ceux-ci côtoient quelques rares titres où l’on entend des guitares, « Leave Yourself » (façon surf), « Iridescent » ou encore l’énorme « Cauterize » (titre qui était sorti l’an dernier, bien dans le prolongement de Rare), des morceaux qui sont plutôt dans l’esprit général nostalgique de l’album, bien qu’un peu en décalage avec ceux contenant ces passages totalement synthétiques.

Bref, on a là un album singulier, encore plus loin de la hargne et des breakdowns de leurs débuts (ayant pu les voir en live à l’époque, j’imagine que les kids qui ont leur symbole tatoué dans le cou le regrettent peut-être aujourd’hui), mais on se fait finalement à cette nouvelle approche, un peu niaise par moments (« Why », « Way Out ») mais aux émotions toujours présentes (sous une autre forme). Entre le pit en fusion et la rêverie, Hundredth prouve qu’il n’y a qu’un pas.

  1. Somewhere Nowhere
  2. Out Of Sight
  3. Bottle It Up
  4. Leave Yourself
  5. Silver
  6. Whatever
  7. Iridescent
  8. Slack
  9. Why
  10. End Up Alone
  11. Cauterize
  12. Burn Slow
  13. Way Out
  14. Too Late

beunz
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