J’aurais très bien pu vous dire de partir tout de suite si vous êtes allergique au deathcore, mais Darko US en propose une version si personnelle qu’il y a là de quoi vous interpeler (c’est mon cas, le style ne me passionnant plus des masses). Le duo composé de Tom Barber (Chelsea Grin) et Josh Miller (Spite) se plait en effet à renouveler le genre en intégrant des atmosphères tantôt electro vaporeuses, tantôt provenant du néo metal (qui vit un véritable retour en grâce), à son extrême brOOtalité instaurant un climat très hostile à cette seconde livraison.
Toujours inspirés par la culture japonaise (c’était déjà le cas sur Darko, sorti l’an dernier), Oni continue de se payer une jolie liste d’invités (le premier en contenait déjà quelques uns comme Courtney LaPlante de Spiritbox ou Nick Arthur de Molotov Solution) qui viennent poser leur voix sur des gros morceaux constellés de breakdowns assassins: Ryo Kinoshita (Crystal Lake) sur le percutant « Hyper Kill », Kyle Anderson (Brand Of Sacrifice) sur « Rosaria’s Fingers » qui vaut pour sa variation djent ultra brutale sur son final, Shaolin G (UnityTX) sur le dément « Evolving » (au clip complètement dingue visible ci-dessous), Taylor Barber de Left To Suffer sur « Ana » et enfin Rory Rodriguez (Dayseeker) sur le posé « Come Home ». Tous viennent donc apposer leur voix sur (essentiellement) des parpaings blindés de sweeps, panic chords et autres effets electro/sci-fi parfois irritants.
Reprenant la densité sonique d’un Frontierer et la frénésie toute hachée d’Emmure, Darko US vient aussi parfois ajouter des ambiances hypnotiques à sa violence comme sur « Dragon Chaser » (qui possède des phases évoquant The Tony Danza Tapdance Extravaganza) ou « Gantz » via des synthés qui se greffent naturellement aux gros chugs destructeurs. A trois reprises sur Oni, le duo vient rabaisser la tension via des titres plus éthérés, à l’effet planant idéal pour respirer entre deux assauts (« Infinite Beauty », « Oni » puis « Come Home »).
Malgré un côté « superproduction » qui en met plein la vue (et surtout les oreilles) de manière qu’on pourra trouver exagérée, Oni remplit totalement sa mission en terme de violence. Les vocaux sont monstrueux et les riffs appuient douloureusement (potard de la basse au maximum), tout ça intégré à une atmosphère ambivalente mais souvent très accrocheuse grâce à ses nombreuses nuances derrière l’étourdissement quasi permanent. Grosse sensation prouvant que les groupes affiliés deathcore peuvent encore se montrer dignes d’intérêt !
- Begin
- Looking Glass
- Hyper Kill
- Dragon Chaser
- Rosaria’s Fingers
- Infinite Beauty
- Evolving
- R.T.G.O.B.
- Gantz
- Oni
- Ana
- Sand Script
- Acid Inject
- Come Home
- Redo
Totalement d’&accord avec toi. C’est un groupe qui arrive à changer la donne dans le Deathcore. J’adore!