Jeune et mystérieux duo parisien, Intraveineuse débarque avec un premier album au format risqué. En effet, un peu plus d’une demi-heure pour un seul titre (portant logiquement le nom de l’album), on peut directement un exercice un peu fastidieux et craindre du remplissage. Mais Chronicles Of An Inevitable Outcome vous aggrippe et s’écoute comme un tout d’une étonnante richesse captivant de sa première à sa dernière note, l’intraveineuse se répandant aisément dans toutes les cellules de votre corps.
Et pourtant cet album est tout instrumental, déployant des progressions aux horizons doom qui mutent parfois vers le post-punk. Les structures sont tellement bien gérées qu’aucun effet de collage ne vient déranger le déroulement de ce long titre où tout s’enchaîne naturellement. L’atmosphère doom est en tout cas très travaillée, évoquant la noirceur de Hangman’s Chair couplée à quelques réminiscences gothiques façon Type O Negative (quelques riffs plombés, des parties de piano goth romantique), le tout plongé dans une atmosphère lourde et envoûtante, rythmée et cinématique à la fois. Cette optique étant renforcée par la très jolie cover, nous immergeant dans une nuit urbaine divisée en trois chapitres distincts.
Bien que pas forcément très identifiables (mais rien de grave !), ces trois chapitres s’articulent autour d’un fil rouge, une atmosphère mélancolique entrecoupée de crescendos, de coupures plus ambiantes accolées à des phases toutes en langueur hypnotique. Un premier essai ambitieux et particulièrement saisissant de la part de ce nouveau venu dans la scène doom (et « post », on peut lui trouver par moments quelques phases dans l’esprit de Year Of No Light). Clairement un nom à retenir !
- Chronicles Of An Inevitable Outcome