Funeral Mist – Deiform

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Style: Black MetalAnnee de sortie: 2021Label: NoEvDiA

Quel plaisir… Quel plaisir déjà de voir annoncé un album une semaine avant sa sortie effective alors que certains tentent d’émoustiller leurs auditeurs en annonçant un nouvel album plusieurs mois à l’avance (n’est ce pas Steven Wilson/Porcupine Tree?). Et quel plaisir quand il s’agit rien de moins que d’un album des énormes Funeral Mist (enfin de L’ENORME one-man band Funeral Mist), dont on sait par avance qu’il va venir bouleverser le jeu des bilans de fin d’année surtout quand il débarque juste avant les fêtes de fin d’année! Et en guise de père Noël il s’agit ici évidemment d’un père Noël qui aurait banni le rouge de sa garde-robe, et qui en lieu et place de distribuer des cadeaux, viendrait plutôt distribuer un bon paquet de bourre-pifs.

On sait en effet à quoi s’en tenir avec Daniel Rostén alias Arioch (ou Mortuus), connu non seulement comme un des meilleurs vocalistes de black metal en exercice (notamment chez Marduk évidemment), mais aussi comme l’un des artisans majeurs du metal noir avec Funeral Mist donc, qui débarque ici avec son 4ème album longue durée toujours hébergé par les français de NoEvDiA.

Et dès le démarrage de « Twilight of the Flesh » on reconnaît les chœurs religieux typiques du black orthodoxe que FM a grandement servi depuis ses débuts et on sait d’avance que cette introduction plutôt lancinante appuyée par des cloches ne sera qu’une courte respiration avant le déferlement de violence qui nous tombera inévitablement dessus à un moment ou un autre. C’est bel et bien ce qui se produit après environ 4min25 au cours de ce premier titre : les blasts débarquent, les trémolos de guitare mélodiques également et avec eux la voix atroce de Daniel Rostén pour parfaire le tableau. Nous voilà embarqués, et Arioch ne nous lâchera pas pendant les presque 50 minutes qui restent à venir sur un album en totalisant 54 réparties sur 7 titres. Funeral Mist est toujours fidèle à lui-même, comme en atteste cet « Apokalyptikon » qui nous concasse la tête avec ses mélodies de guitare dissonantes qui auraient pu figurer sur le grand frère de Deiform, le fantastique Hekatomb.

« In Here » n’est pas en reste avec son pilonnage en règle qui reste mélodique et au sein duquel Rostén introduit quelques petites respirations bienvenues juste le temps de reprendre son souffle pour mieux repartir au combat mais aussi une conclusion ritualiste étonnante qui vient renforcer l’ambiance occulte et sombre que Funeral Mist maîtrise comme pas deux. Un titre jouissif et sacrément efficace malgré ses presque 9 minutes au compteur.

« Children of the Urn » poursuit dans l’originalité dès son ouverture, avec en particulier ce chœurs d’enfants, motif récurrent et obsédant sur la totalité du titre, un peu plus apaisé an apparence que le précédent avant que les blasts ne reprennent leur droit. Encore un très grand titre qu’on n’oubliera pas de sitôt!

« Hooks of Hunger » est plus classique dans son déferlement constant de blasts, mais la mélodie qui se dessine rapidement en toile de fond vaut encore une fois son pesant de cacahuètes.

Si on connaît le goût de Funeral Mist pour l’ultraviolence, on sait que le personnage apprécie aussi les ambiances occultes bien plombées et ce nouvel opus fait encore la part belle à ces passages, que ce soit dans le développement du remarquable premier titre, mais aussi plus loin sur le morceau titre « Deiform » qui, sans être peut-être aussi marquant que certains titres du même genre présents sur ses précédents albums, a le grand mérite de permettre de reposer ses tympans avant l’assaut final d' »Into Ashes » sur lequel les blasts et les coups de cymbale sont si rapides (la batterie étant toujours assurée par son ancien camarade de Marduk Lars Broddenson) qu’ils semblent fusionner et confèrent un côté hypnotique à ce titre. Arioch y est par ailleurs assez peu présent vocalement, et il est à noter que la mélodie en arrière-plan sur le titre possède un quelque chose d’épique très intéressant évoquant presque les irlandais de Primordial.

S’agissant du sujet de la production et du son de l’album je dois admettre être un peu réservé sur le son des cymbales qui est un peu étrange en particulier au casque où il demande un peu de temps pour s’habituer mais en dehors de ce point de détail le son de l’album est clair sans jamais apparaître surproduit, servant la puissance de la musique de Funeral Mist et laissant une part de vie très significative et louable à la basse globalement bien audible (sur « Hooks of Hunger » par exemple) ce qui n’est pas la moindre des performances compte tenu de la densité et de la violence de la musique de Funeral Mist.

Aux premières écoutes, et bien que déjà très emballé par ce nouvel opus, je dois admettre que je conservais une nette préférence pour Hekatomb (mon préféré de FM) mais les écoutes suivantes ont eu tendance à remettre ce nouvel album dans un mouchoir de poche par rapport à son illustre prédécesseur et il n’est pas du tout impossible que je finisse rapidement par les considérer au même niveau. C’est dire la qualité une fois encore impressionnante de ce nouvel album de Funeral Mist qui devrait en toute logique sans mal se frayer un chemin dans un paquet de tops annuels, en tout cas s’agissant de chroniqueurs qui n’auraient pas dégainé trop tôt compte tenu de la sortie tardive de cet album en 2021.

Tracklist :
01 – Twilight of the Flesh
02 – Apokalyptikon
03 – In Here
04 – Children of the Urn
05 – Hooks of Hunger
06 – Deiform
07 – Into Ashes

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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