Blood & Glitter, 12ème album (et encore je ne compte pas les versions instrumentales) des allemands de Lord of the Lost, aurait pu se retrouver dans la rubrique des oubliés de 2022 et factuellement il est effectivement sorti en 2022, mais le 30 décembre, après avoir été annoncé moins d’une semaine plus tôt seulement. Une sortie surprise donc, qui aura probablement été beaucoup plus écoutée début 2023.

Pour autant me concernant ce groupe ne m’avait jusque-là pas vraiment marqué, et sa dernière sortie en date, le double album Judas (sorti en juillet 2021) m’avait même passablement emmerdé globalement malgré quelques bons titres. Et s’il est chroniqué si tardivement c’est que je ne m’y suis penché que récemment, n’ayant aucune raison particulière initiale de l’écouter du fait de l’expérience ratée avec le précédent, renforcée qui plus est par le nouveau look choisi par le groupe (visible jusque sur la pochette) qui lui donnait des airs d’Eurovision (et pour l’anecdote le groupe représentera d’ailleurs l’Allemagne lors de l’édition 2023 du concours) qui avaient tout pour me passer d’avance l’envie d’appuyer sur « play ».

Sauf que surprise (et je me surprends moi-même à écrire ça) : Blood & Glitter est au final une petite tuerie de gothic/pop/metal qui voit les allemands dévoiler tout simplement tube sur tube tout au long de la galette.

Et ça commence doucement avec le morceau titre (qui sera le titre joué à l’Eurovision) qui est efficace et plutôt gentillet, mais qui est loin d’être mon préféré (même constat pour le deuxième « single » de l’album « Leaving the Planet Earth »). C’est par la suite que l’album décolle vraiment à mon sens, avec une agressivité beaucoup plus marquée, dès « Leave Your Hate in the Comments » (3ème single), ses riffs costauds et son refrain qui décolle le papier peint. Et on se dit alors que Lord of the Lost ressemble finalement pas mal à une version plus « glam » et qui chante en anglais de leurs compatriotes de Rammstein. Il y a un côté dansant et martial qui ressort de leur musique, même si le chant de Chris Harms (qui me rappelle parfois sur ce disque celui de Fernando Ribeiro de Moonspell) est beaucoup moins « particulier » et plus mélodique que celui de Till.

On n’échappe pas à quelques titres, plus « glamouzes » et soft, à l’image de « Absolute Attitude » et ses sonorités très 80’s, mais même sur ce genre de titre le groupe parvient à rendre les choses accrocheuses et intéressantes, en introduisant par exemple cette petite « touche » sombre sur le refrain (ce « Absolute Attitude » martelé et qui vient subitement casser l’ambiance guillerette du titre).

Et même si la fin de l’album est un peu moins bonne avec un « One Last Song » beaucoup trop sirupeux, on reste stupéfait par la capacité du groupe à aligner les bombes pendant plus de 40-45 minutes, parfois avec le concours d’invités plus inconnus les uns que les autres (Marcus Bischoff sur l’énorme « The Future of a Past Life », peut-être mon titre préféré; Andy Laplegua sur « Reset the Preset », ou encore Ally Storch sur « Save Our Souls » et fin Blümchen sur « The Look »).

Lord of the Lost termine son récital 22/23 par une reprise parfaitement dans le ton et très réussie, du « The Look » (qui date de 1988) de Roxette.

Réussite indéniable ce Blood & Glitter viendra me concernant se rajouter à la liste des meilleurs albums de 2022, j’en suis le premier surpris donc, mais impossible de le nier tant cet album tourne en boucle depuis mi mars… Bonne chance à ces talentueux teutons pour leur prestation à l’Eurovision! :)

Tracklist :
01 – Blood & Glitter
02 – Leave Your Hate in the Comments
03 – Absolute Attitude
04 – The Future of a Past Life (feat. Marcus Bischoff)
05 – No Respect for Disrespect
06 – Reset the Preset (feat. Andy Laplegua)
07 – Destruction Manual
08 – Dead End
09 – Leaving the Planet Earth
10 – Forever Lost
11 – Save Our Souls (feat. Ally Storch)
12 – One Last Song
13 – The Look (Roxette cover, feat. Blümchen)