En voilà dont on avait perdu la trace en l’espace de cinq ans ! The Last Of Lucy s’était en effet présenté comme l’une des surprises inattendues de 2017 en matière de tech-death. Avec ses nombreuses idées et ses passages mélodiques, Ashvattha était parvenu à surprendre et à se montrer accrocheur dans un style où il est facile de sonner uniforme et rébarbatif. Sortant cette fois sur une structure leur promettant une meilleure exposition (Trenscending Obscurity Records, label indien très prolifique ces derniers temps) et non en autoprod, le groupe franchit un cap avec ce Moksha (dont la cover est signée Per Olofsson (Aborted…).
Et il y a là de quoi se réjouir car le groupe d’Huntington Beach (Californie) poursuit sur la lancée de l’album précédent. On retrouve d’emblée cette alliance de technique ébouriffante (notamment des guitaristes, partant parfois dans des délires chaotiques rappelant qu’ils ont débuté sous l’étiquette mathcore), d’extrême brutalité provenant notamment du chant (alternant growls et hurlements plus perçants, toujours aussi charismatique) et de ces moments plus aériens, atmosphériques et de mélodies permettant de se remettre de cette furie pourtant très compacte.
Car The Last Of Lucy, bien qu’opérant dans des contrées progressives avec des plans souvent alambiqués, aime à faire des morceaux ramassés, passant souvent sous les trois minutes. Les quatre gaillards semblent ne pas avoir le temps, ce qui réduit cet album à à peine une demi-heure. Mais le tournis est bien là, entre assauts supersoniques évoquant Archspire et plans deathcore presque sympho dans l’esprit des premiers The Faceless, avec une vraie musicalité (mention aux passages jazzy) et un implacable pouvoir d’accroche. Grisant !
- Moksha
- Agni
- Aforethought
- Ego Death
- Ritual Of The Abraxas
- Parasomnia
- Temple Of Rati
- Ganga’s Cenote
- Covenant
- The Demiurge
