Avec un tel nom, on aurait pu s’attendre à d’énormes déflagrations et un joli champ de bataille bien ravagé avec Bazooka, or ce quintet grec (de Volos) préfère rester plus cool. Ici, c’est l’abrasion du punk/rock garage qui se voit accompagné (avec parcimonie) de touches psychédéliques. Faisant suite à leur premier opus Zero Hits (2019), Kapou Allou (pas les anciens joueurs de foot, ça veut dire « Quelque part ailleurs ») propose dix titres de rock plutôt énergiques qui ont la particularité d’être tous chanté dans leur langue natale.
Or ce style habituellement très anglophone trouve ici une nouvelle piste de lecture, forcément teintée d’exotisme. Les puristes pourront être un peu décontenancés mais on s’habitue assez vite à ce chant très facilement assimilable (dont certaines intonations me rappellent parfois celles – cleans – du chanteur de Yotsuya Kaidan, le groupe de screamo ukrainien, dans un style bien différent).
Garage mais avec une production très propre, le son proposé par Bazooka se rapproche par moment de Brian Jonestown Massacre, tantôt avec un côté indie quasi british (malgré la langue), tantôt avec un peu de frénésie plus ravageuse (« Katarameni Anthropi », où le hochement de tête se fait naturellement) et des synthés rétro 60’s du meilleur effet (« Pano Apo Ti Gi » où une guitare acoustique se fait aussi entendre).
Une chouette découverte inspirée de vieilleries mais sonnant résolument moderne grâce à une production et une qualité de composition dans l’air du temps. Bazooka aurait pu passer inaperçu s’il avait chanté en anglais, mais l’usage de leur langue natale leur permet vraiment de sortir du lot. A découvrir !
- Kata Vathos
- Krifto
- Kapou Allou
- To Oniro Ton Palavon
- Dikia Mou Alithia
- Katarameni Anthropi
- Proedriki Froura
- Pano Apo Ti Gi
- Jazooka
- Velodino Kako