Nouns – While of Unsound Mind

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Style: experimental/lo-fi/screamo/indieAnnee de sortie: 2022Label: Autoproduction

Très actif à ses débuts avec plusieurs splits et albums entre 2013 et 2014, Nouns a fait ensuite une pause durant de longues années avant de repointer le bout de son nez l’an dernier avec un court EP (Lonely Place Of Dyin) puis ce While of Unsound Mind. Et si le quartet de l’Arkansas est particulier dans son rythme de sorties, il l’est encore plus en ce qui concerne le contenu de ce nouvel opus. Veuillez bien attacher vos ceintures !

La musique de Nouns apparait comme un fourre-tout très délicat à décrire, on y trouve pêle-mêle des éléments venus de l’emo (qui menait beaucoup plus la danse à leurs débuts sur Still Bummed), du shoegaze, du noise rock, de l’indie, du screamo ou encore du math rock. Une mixture incongrue qui se matérialise par une musique à la prod lo-fi granuleuse mais totalement réjouissante à l’image de l’introductif « Interlude » qui après une intro bien calme balance un screamo nerveux soutenu par des synthés pour plus tard nous caler un saxo (apparemment) improvisé.

Le nombre de territoires musicaux explorés est donc ultra chargé. Hunter Clifton Mann, le chanteur/guitariste/tête pensante du groupe, a mis beaucoup de lui-même dans cet album (à commencer par la cover qui représente une photo de mariage de ses grands-parents) mais aussi beaucoup de folie. Il se plait à explorer, expérimenter et un peu désorienter les auditeurs en allant faire cohabiter des éléments complètement différents les uns des autres, titre après titre. Ainsi après la tornade introductive, « We Will Never Surface » s’oriente vers du minimalisme introspectif aux vocaux torturés accompagnés par un violon bien triste, un titre intense suivi par « Sentai Quarry » plus enjoué et lumineux (mais toujours très très cru).

La suite de cet album oscille entre le mélodique tout doux (« Amita Drive », le morceau-titre), l’extrême virulence (« The Rest Of You », « Coma Wall Zone Of Avoidance ») et l’expérimental bizarroïde (« Feedback Loops », « Lemurian Hyperstition »), mélangeant parfois tout ça dans un seul titre (« Grimmer Heat Haze », à l’intro tendue mais au final fédérateur). On passe ainsi constamment du coq à l’âne, on est parfois inquiet (l’intro de « Magnificient Steiner » qui se révèle ensuite comme l’un des « hits » de While of Unsound Mind avec sa trompette), parfois hystérique (« Maromi » qui évoque The Armed avec son voile noise exagérément saturé), constamment sur la brèche (telle la conclusion « To See The Other Side », modèle de folie furieuse).

Un peu comme si Circle Takes The Square et John Zorn montaient un projet de bedroom pop, While Of Unsound Mind est un album d’une incroyable richesse, allant de surprise en surprise, d’émotions en agressions. Un peu difficile à digérer tant il sonne barré et sans queue ni tête (clair qu’il ne plaira pas à tout le monde !) mais il y a là de quoi combler les amateurs de curiosités bruitistes blindées d’imprévisibilité.

  1. Interlude
  2. We Will Never Surface
  3. Sentai Quarry
  4. Feedback Loops
  5. Amita Drive
  6. The Rest Of You
  7. Grimmer Heat Haze
  8. Maromi
  9. Lemurian Hyperstition
  10. Magnificient Steiner
  11. Coma Wall Zone On Avoidance
  12. While Of Unsound Mind
  13. To See The Other Side

beunz
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