Living Gate, c’est la fine fleur de la scène belge (avec des ex et actuels Wiegedood, Amenra ou encore Oathbreaker) qui a décidé de s’acoquiner avec le bassiste de Yob. Et si sur le papier, on aurait pu avoir une sorte de blackened post-hardcore mélangé à du stoner/doom psychédélique, Suffer As One vient nous contredire et tout déblayer sans demi-mesure.
Car comme sur son prédécesseur (l’EP Deathlust, sorti en 2020), ce premier album du quartet balance un death metal tranchant franchement avec les groupes originels de ses membres. Se réappropriant le death old school avec force shredding et quelques soli enlevés, Living Gate trouve un point d’équilibre entre le groove acéré, le poids et les chemins sinueux.
Et dès l’entame « To Cut The Head Of The Snake », les belgo-américains n’entendent pas se faciliter la tâche, offrant là des breaks à foison au milieu de leur constante agressivité (personnalisée par les vocaux « qui grattent » de Levy Seynaeve). Lâchant par ici du groove ravageur Morbid Angelien (« Destroy And Consume ») et par là des accélérations assassines (« Suffer As One ») soutenues par quelques envies « atmosphériques » (la mélodie finale de « A Unified Soul », l’étonnant break de « Atoms And Particles » ou la conclusion « CQC », mouvementé final), une grande variété formant un tout pourtant cohérent.
Bref, une revisite convaincante et ravageuse du death old school par des musiciens n’étant pourtant pas du coin à l’origine.
- To Cut Off The Head Of The Snake
- Internal Decomposition
- Destroy and Consume
- A Unified Soul
- Massive Depletion In Eb Minor
- Suffer As One
- Ones And Zeroes
- Hunting Maggots
- Atoms and Particles
- Overcome, Overthrow
- CQC
Voilà un tribut conséquent à Suffocation, plus focalisé sur cette inspiration que le mini qui paraissait focaliser un peu plus largement sur les classiques du Death Méchant des années 90. L’expérience accumulée ailleurs permet à Living Gate de rendre une bonne copie répondant aux charges du style, même la production fait un peu tradi. Cela plaira aux fans et on peut toujours se réjouir de voir des gens reconnus dans d’autres créneaux s’intéresser à celui-ci. Mais il ne faut pas s’attendre à un disque qui va repousser les limites d’un style, il s’agit bien plutôt de musiciens qui s’aventurent ensemble hors de leurs zones connues pour se faire plaisir sur le terrain lui-même bien balisé du Death ricain à l’ancienne, il faut le regarder de ce point de vue.