Décidément la scène Doom / Stoner est en pleine effervescence actuellement, et d’une richesse assez incroyable. Après un nombre élevé de superbes galettes parues en 2005, voici que débarque d’Eugene (Oregon) Yob avec son quatrième album The Unreal Never Lived. Ceux qui s’intéressent de près ou de loin à cette scène savent que Yob est un excellent groupe qui a enfanté des monstres impressionnants, tout en lourdeur et en puissance. Des albums marquants, tels Catharthis ou encore The Illusion of Motion. Je laisserais juste un poil de côté Elaboration of Carbon qui posait les bases du groupe (ce qui n’est qu’un avis personnel).
Fidèle à la tradition doom, Yob joue en trio. Pourtant il se dégage une puissance assez invraisemblable de leur musique, qu’ils qualifient de Heavy-Doom Metal. De fait, ils se situent à la croisée des chemins entre la musique de Sleep, Electric Wizard, Neurosis, avec un poil de hard rock à la High On Fire. Alléchant, n’est-ce pas ? Cependant, limiter Yob à ces 4 groupes est un peu restrictif, car les bougres possèdent une touche personnelle indéniable, en premier lieu grâce à la voix toute particulière de Mike Scheidt que je rapprocherais, pour les lignes mélodiques, de celle de Dave Mustaine époque Peace sells… mais sous acide. Vous situez ? Cette voix est l’écueil principal du disque pour les neophytes car elle demande quelques écoutes avant de s’y habituer. Maintenant je la trouve franchement excellente, collant au poil avec la musique torturée du trio infernal. Ou cosmique, plutôt (thème récurrent chez eux).
Revenons à la musique. Yob nous plonge, à travers ces 4 titres, dans un univers froid, glauque, mais très vivant. Le son gras des guitares et de la basse rend presque palpables la tension et la vie qui animent les compositions du trio. Un tempo lent et martial rempli de groove se détache, comme un métronome qui aurait bouffé un jazzman noir issu de la scène cool, ou l’inverse peut-être. La lourdeur, le poisseux sont les maitres-mots du combo, mais parfois un éclair lumineux (petites mélodies évidentes sur « Quantum mystic » et un superbe pont presque naif sur « Grasping air ») vient pourfendre l’horizon bouché. Osons le mot : Yob comprend aussi des éléments digne du prog ! Et du post-rock. Ce qui n’enlève rien à la puissance du groupe, bien au contraire. Une puissance dévastatrice, pas uniquement dûe grâce au son massif, mais au fait qu’ils savent poser des ambiances et laisser le temps d’imposer une lourdeur. Ils ont l’art de poser le bon riff qui ira se visser dans votre tête. Ils ont l’art des montées en tension, comme cette magnifique intro de « The Mental tyrant », avec ses 10,09 mns sans chant, qui commence doucement avec une ambiance un peu à la Neurosis pour finir par écraser et broyer tout ce qui bouge dans un rayon de 10 km, et encore passer à la démultipliée avec les grunts ultra caverneux qui surgissent, revenant directement de l’enfer, pour vous laisser pantelants à la fin des 21,25 mns du titre.
Bref, Yob c’est du tout bon, une sortie majeure de cette année en matière de Doom, ni plus ni moins. Allez, dans mon top 3 de l’année, et peut-être même sur la plus haute marche du podium ! Quasi indispensable pour tout amateur de Doom !
- quantum mystic
- grasping air
- kosmos
- the mental tyrant
J’ai acheté l’album il y a 1 mois mais je ne l’ai quasiment pas écouté… il va falloir que je m’y remette.
Que oui, un stoner des grands espaces, à la fois rude et un peu rêveur. Yob a du plomb dans le calbute.
Une claque, cet album m’a transporté!!!!
moi j’ai toujours un peu de mal avec la voix parfois…mais y’a rien à dire, impressionant l’album!
Un des albums de l’année pour ma part. Cet album est un monstre de puissance, ecrase tout sur son passage. YOB est assurément un groupe unique dans le doom, qui produit une musique qui transporte tout autant qu’il tabasse. Terrassant! 17/20.
Je ne sais pas si cet album est susceptible de me plaire mais cette excellente chronique, ainsi que ces quelques commentaires dithyrambiques, m’incitent vivement à y jeter une oreille attentive !
Mais arretez de lui coller l’étiqette stoner, bon sang ! y’a rien de ce style (pourtant assez large) ici.
Bon sinon, album ultra prévisible, synthèse des trois précédents, le meilleur pour commencer, mais décevant quand on connait et apprécie depuis les débuts.
j’oubliais, pochette immonde et pour l’instant, YOB est mort: la bassiste Sato a du quitter le groupe et son ami batteur a decidé de le suivre. Mike Scheidt a décidé de poursuivre, mais rien n’est moins sûr. un nouveau line up l’amènera peut etre à se renouveler
Ouais c clair que l’artwork laisse à désirer ;-) Et effectivement les 2 premiers titres sont les meilleurs, mais je trouve cet album assez énorme.
Gluant, glauque et froid sont les derniers adjectifs que j’aurais employés pour qualifié Yob. Certes c’est lourd et torturé, mais les riffs sont plus brûlants que froid, les rythmes plus pachydermiques et massifs que gluants. L’étiquette stoner tout dépend de la définition du stoner de chacun mais c’est vraiment que le côté heavy doom est sans conteste dominant.
J’ai juste dit stoner parce que pour moi le doom à la electric wizard / yob se rapproche bcp plus de ça que du doom metal. Juste pour situer. J’ai cité Sleep aussi, pour cadrer….
ENORME
Je viens de voir que ce n’etait pas le premier album du groupe. Qqun a-t-il écouter les précédents albums? Ca vaut quoi par rapport a ce genial disque?