De son patronyme au titre de ses albums (I en 2022 puis II aujourd’hui), Baleine fait preuve d’une simplicité… qui se voit parfaitement retranscrite dans sa musique. Le trio composé de deux guitares et d’une batterie s’inscrit en effet à contre-courant des grosses productions actuelles en osant le minimalisme pour son post-rock.
En effet, sans pour autant altérer leurs intentions atmosphériques, les trois parisiens jouent la carte du retour aux origines du genre, citant notamment les classiques Slint, Tortoise ou encore Trans Am parmi ses influences. En résulte un II au son presque lo-fi, sans effet de production ni artifice, allant droit au but dans ses notes de guitares se répondant du tac au tac avec sensibilité (« Février ») voire entrain pas loin du math-rock (« Bleu »).
L’absence de basse aurait pu être préjudiciable au trio mais celui-ci ne la fait aucunement ressentir grâce à des compos oscillant entre mélodies hypnotiques, rythmiques soutenues voire exaltées (notamment lors des excellentes incursions de guitare acoustique comme sur « Home ») et surprenantes dissonances noise (à mi-chemin de « Jeju » par exemple où les notes vont carrément du côté de la fausseté sans que cela ne dérange le confort d’écoute).
Baleine sonne vraiment à part sur ce II, un second album aussi subtil qu’aventureux au grain « comme à la maison » apportant finalement plus qu’il n’y parait au premier abord. Ajouté à cela un second degré en toile de fond (la cover ou encore les titres farfelus de certains morceaux), on tient là l’une des curiosités de l’année.
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