Quelques mois seulement après la claque infligée par Harm Remissions, Fawn Limbs fait déjà son retour avec un nouvel EP sous le bras. Pour rappel, le trio est composé par d’actuels et anciens Mireplaner, Psyopus et Artificial Brain et joue une musique particulièrement brutale et oppressante. Des envies toujours d’actualité sur ce nouvel EP au titre fleuri (et assez en phase avec la musique) dont la traduction donne « Leurs trous suscités par les éclats taillés dans leurs dents ».
Autant dire que Fawn Limbs poursuit son exploration de l’extrême et de la laideur en balançant un nouveau mur de son, aussi menaçant que discordant. La menace arrive avec « Reverberated », intro où une onde malfaisante côtoie quelques notes de guitare, elles aussi inquiétantes (surtout quand des cris dans le lointain s’amènent sur la fin). Et blam! « Birch Womb » vient tout pulvériser. Voix rugie, riffs complexes sur batterie supersonique, le tout avec un côté apocalyptique renforcé par quelques sons synthétiques bien gras, tout est à nouveau réuni pour passer un bon moment avec Fawn Limbs !
« Atrocities » poursuit dans cette tornade de parpaings dans la gueule, pourtant à mi-chemin les choses semblent se calmer. Le chant se tait et le pont central instrumental (bien que son atmosphère demeure très insidieuse) n’offre qu’un court répit avant la reprise des hostilités à vitesse grand V. « Pleura Torch » ne fait pas non plus dans le détail avec ses 47 secondes à la violence inouïe sur fond de rythmique parkinsonnienne. « Tetrahedron » est enfin un interlude (toujours) glauque introduisant le final « Extortion Parcel », un peu plus de deux minutes annihilant ce qu’il restait d’humanité dans les parages, entre ses vocaux monstrueux, ainsi que sa structure alternant tirs de mitrailleuse et largage de béton armé.
Bref, alors qu’on se remettait à peine des douleurs provoquées par Harm Remissions, Fawn Limbs nous en remet une petite louche en cette fin d’année. Huit minutes étourdissantes à prolonger avec deux remixes axés sur le bruit: « Harsh Noise Atrocities » (par Crowhurst/Jay Gambit) qui porte bien son nom, puis le mur de son atmosphérique (pour un envoûtement un peu plus doux) qu’est « Simplicial Complex » par Mudh (qui n’est autre que le producteur de cet EP, Samuel Vaney). De quoi réjouir les amateurs de violence quand elle est massive et vicieuse…
- Reverberated
- Birch Womb
- Atrocities
- Pleura Torch
- Tetrahedron
- Extortion Parcel
- Harsh Noise Atrocities
- Simplicial Complex