Remettons d’abord les choses dans l’ordre. Un jour de 2001 un album d’un obscur groupe finlandais voit le jour : un certain Ensiferum. Cet album me marqua si profondément qu’encore aujourd’hui j’éprouve le plus grand plaisir en l’écoutant. Puis, il n’y eut rien, silence radio total pendant près de 3 ans. Trois longues années à se demander si le groupe existait encore, si on allait avoir droit à une suite au fabuleux album qu’ils avaient sorti. Soudain un EP, puis un album : « Iron » le retour des grands.
C’est donc avec une certaine fébrilité qu’on insère la galette dans son lecteur, en priant les plus hautes instances de se reprendre une baffe mémorable. Une nappe de flûte et de guitare du meilleur goût nous met en confiance pour la suite. Par contre un détail est étonnant, l’atmosphère qui se dégage de cette intro n’est plus aussi « viking » que par le passé, on se voit même dans un western avec les chevaux galopants, les saloons et les as de pique planqués dans les bottes. Bon, après tout, pourquoi pas, je n’ai jamais connu de groupe de métal s’attaquant au thème du western. On enchaîne tout de suite par le morceau éponyme de l’album. 1er constat, les guitares sonnent à l’identique, la production est un peu plus léchée et le son gagne en profondeur ; la batterie canarde à coups de grosse caisse sur-grave et la guitare garde toujours ce son que l’on a connu dans le premier opus.
Le bilan des premières secondes est excellent. La voix arrive, toujours hurlée, dans la veine du premier album : elle aussi gagne de la précision avec l’amélioration de la production. Puis 1 minute 30 secondes exactement après le début de ce morceau, c’est le choc… Une voix heavy metalleuse sort de nulle part pour baragouiner quelques mots. La stupeur est au rendez mais après tout, ça n’a duré que trois secondes. On replonge alors avec notre voix habituelle qui complète une musique toujours teintée western (la fin de « iron » en est la plus parfaite illustration avec une minute trente que n’aurait pas renié Sergio Leone, dans ses films). Bref c’est du parfait, on sent que Ensiferum n’a rien perdu de son panache.
Arrive alors « Sword chant » et son intro à la guitare sèche du plus bel effet ; un hurlement et le morceau démarre. Quelle pêche, quelle énergie se dégage encore de ce début, avec des riffs excellents, une batterie au millimètre avec un son très profond. On attends le chant et la, nouveau choc, cette fois c’est chanté en heavy alterné avec du black plus conventionnel.
Vous allez vous dire « il est pénible avec sa voix heavy, à dire que c’est un choc » mais il faut savoir que s’il y a un genre que je déteste dans le métal c’est bien le heavy avec ses voix abominables, mais cela n’engage que moi bien entendu. La voix tenant pour moi une importance capitale dans l’appréciation d’un disque, je ne pouvais pas faire l’impasse sur ce point.
Et pourtant au final, je trouve ce disque excellent et « sword chant » est pour moi, un des morceaux que je préfère de ce disque. Le disque est souvent construit de sorte qu’il alterne les voix heavy avec les voix black (avec cependant une majorité de black), et le pire c’est qu’il alterne diablement bien les deux voix le bougre. Même pour un « anti-heavy » comme moi, le mélange passe bien, très bien. Et quand un morceau de la trempe de « tale of revenge » (le single composant le EP dont j’ai parlé au début) arrive, on est obligé de s’incliner et de dire qu’Ensiferum, reste un groupe extraordinaire et que tout ce que le groupe tente, il le réussit haut la main.
Malheureusement il va falloir la savourer cette galette car le chanteur ayant quitté le groupe pour se concentrer sur son projet solo, le groupe se trouve pour le moment orphelin de chanteur. Pourtant pas question de splitter, mais on peut s’interroger sur l’avenir du groupe sans celui qui en était un élément central.
Pour conclure, cet album est encore une fois un coup de maître, peut être un brin moins parfait que le premier album du groupe, mais il n’en reste pas moins un disque incontournable pour tout fan de métal qui se respecte.
- ferrum aeternum
- iron
- sword chant
- mourning heart (interlude)
- tale of revenge
- lost in despair
- slayer of light
- into the battle
- lai lai hei
- tears